Le thème de la « gloire » : A trois reprises dans le texte, l'auteur reproche aux hommes de régler leur comportement sur le souci de leur « gloire ». Ainsi, ligne 23, c'est l'amour de la « gloire» qui sert à justifier les guerres : (...)
[...] Si les animaux justifiaient leurs tueries fratricides par un éloge des vertus guerrières, comme le font les hommes, nous nous moquerions d'eux ne ririez-vous pas de tout votre cœur de l'ingénuité de ces pauvres bêtes Paradoxe : la raison de l'homme mise au service de la déraison guerrière : enfin, la dernière partie du texte (l.26-37) présente un nouvel argument accompagné d'une gradation (cf le jeu des deux connecteurs déjà Mais . Le caractère raisonnable des hommes, leur supériorité sur les animaux réside finalement dans leur capacité à inventer des armes de plus en plus meurtrières. Etrange supériorité. Ce paradoxe achève de démontrer l'incongruité de l'orgueil humain. Mais ce discours contre les hommes doit séduire les hommes s'il veut convaincre. Ce sera la fonction de deux procédés rhétoriques : l'apostrophe et l'ironie. [...]
[...] Son principal ouvrage, Les Caractères (1688), se donne pour but de corriger les hommes de son temps en leur tendant le miroir grossissant de la caricature. Mais il y a aussi, dans Les Caractères, des dissertations plus générales comme ce chapitre XII intitulé : Des Jugements La Bruyère s'y interroge sur la validité des jugements humains. Lecture. L'intention dominante de cet extrait paraît être d'instruire un procès contre l'orgueil humain ; c'est ce que nous montrerons d'abord. Nous analyserons ensuite les différentes étapes de ce réquisitoire. [...]
[...] En suggérant cette inversion du point de vue qu'on trouve très souvent aussi chez La Fontaine, La Bruyère tente d'ébranler notre certitude sur l'objectivité de notre jugement. A partir de cet endroit, toute l'argumentation va s'orienter vers la réfutation du caractère raisonnable de l'homme. argument : Légèretés et «folies des hommes : Les lignes 11 à 14 développent, à la manière d'une prétérition, un nouvel argument contre le caractère raisonnable de l'homme. La prétérition est un procédé de rhétorique : on déclare ne pas vouloir parler d'une chose dont on parle néanmoins par ce moyen. [...]
[...] L'homme est un animal parmi d'autres : les animaux sont ses confrères rappelle malicieusement La Bruyère (l.10) ; plusieurs locutions du texte désignant l'homme suggèrent la même idée : animaux glorieux et superbes animal raisonnable». Ce seul rappel constitue déjà une incitation à plus de modestie et justifie la comparaison. Or l'homme se juge supérieur aux autres animaux alors qu'il leur est bien souvent très inférieur : animaux glorieux et superbes qui méprisez toute autre espèce, qui ne faites même pas comparaison avec l'éléphant et la baleine (l.5). Ainsi est annoncée l'idée qui sert de base à l'argumentation : l'orgueil humain est sans fondement. [...]
[...] Le texte tout entier est une longue apostrophe. L'apostrophe est selon le Larousse une interpellation brusque et peu courtoise Dès le début, on trouve l'interpellation méprisante : Petits hommes qui se prolonge par des impératifs sommant les hommes de prêter attention aux remarques du moraliste : approchez, hommes, répondez un peu à Démocrite ; laissez- les un peu se définir eux-mêmes ; écoutez-moi un moment L'emploi de l'impératif, mode de l'ordre, indique la volonté de l'énonciateur de rudoyer son destinataire, de le prendre à parti . [...]
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