Il y a opposition des 2 stéréotypes sociaux qui s'accomplit par diverses formes très choisies :
- au niveau des champs lexicaux :
Giton bénéficie d'un champ lexical positif.
Ex : " plein ", " fixe ", " assuré ", " parle ", "confiance ", " déploie ", " haut ", " milieu ", (...)
[...] * Par ailleurs, le verbe " être peu présent chez Giton, et récurant chez Phédon. L'un se disperse dans l'action, l'autre est intériorisé. Une certaine rigidité syntaxique : anaphore récurrente d'un portrait à l'autre, mais aussi à l'intérieur de chaque portrait. Grande simplicité dans la composition des phrases : " il " + complément, " il " + verbes, " il " + être, effets répétitifs il s'arrête et l'on s'arrête ) La symétrie, externe aux 2 portraits est maintenant interne. [...]
[...] + Phédon est caractérisé par un champ lexical péjoratif. Ex : l'un est " plein l'autre " creux " sec " maigre " peu " stupide " oubli " Il y a impression d'évanescence, de creux. Ce sont des impressions renforcées par des phrases de formes différentes : Phédon = négatif Giton = positif - la relation avec la société : + Harmonieuse pour Giton : le " on " est très présent et des anaphores soulignent l'harmonie. Constitution progressive d'un effet de cercle, et bien sur nous savons que Giton " tient le milieu + Relation interrompue entre Phédon et la société. [...]
[...] Enfin, le " vous " très implicatif : c'est une apostrophe directe au lecteur S'il s'assied, vous le voyez qui appartient au cercle social. Changement de focalisation avec la mutation des pronoms. Le lecteur participe au déterminisme des Giton et Phédon. La Bruyère utilise habilement la composition en énigme, en cultivant le paradoxe de phrase en phrase " Il ronfle en compagnie " : antinomie des deux termes), entre un comportement scandaleux et une acceptation sociale servile, il fait germer chez le lecteur, de phrases en phrase, la nécessité d'un pourquoi La réponse, très sèche, et donnée à la fin. [...]
[...] Le " pourquoi " ne se pose plus, mais tout au long du texte, le lecteur prend conscience, se dit Il est pauvre Comme le lecteur est intégré au cercle, il est cruellement culpabilisé. En reprenant la problématique, on a pu voir combien l'emploi d'une composition très concertée à fait germer en nous une morale implicite. Il y a aussi les observations de la société du XVIIIème siècle. On peut aussi convenir qu'un des objectifs du classicisme est de transcender l'époque et de nous interroger aujourd'hui. Le même problème se pose et nous sommes toujours tous responsables. [...]
[...] " On développera un commentaire méthodique en 3 axes : - l'analogie des structures, - le décalage des contenus, - un texte culpabilisant. I L'analogie des structures : On remarquera des effets de symétrie. Il y a la même progression dans la composition : - personnages nommés au début, - la clé du portrait est livrée à la fin, - entre les deux, nous avons la même évolution. " Giton a " + suite de compléments, suivi d'un " il " omniprésent avec de nombreux verbes. [...]
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