Voltaire, "L'Ingénu", Chapitre 17, Extrait : lecture analytique

Résumé du document

Son confesseur, le père jésuite Tout à Tous l'encourage à l'accepter puis la Bonne Amie de Versailles chez laquelle elle loge depuis le début du chapitre 17 alors qu'elle-même ne songe qu'à mourir.

Nous pourrions étudier le dialogue argumentatif qui oppose les deux amis, puis voir en quoi ce passage est un discours-charge contre la société sous la monarchie absolue (...)

Extraits

[...] - Argument moral : ce n'est pas un adultère St Yves - Elle n'argumente pas, elle rejette avec horreur tout ce système - Résumé de ses péripéties - Termes indiquant la vilénie humaine Enjeux du dialogue La Bonne Amie - Empêcher le suicide de St Yves et la responsabilité de sa mort - Intérêts personnels St Yves - Confrontée à un dilemme : soit elle perd l'Ingénu et se sauve, soit elle sauve l'Ingénu mais se perd. - Elle envisage une seconde solution, que la Bonne Amie rejette - La délibération avec la Bonne Amie n'a pas aidée St Yves A travers ce texte se font jour des intentions satiriques. [...]

[...] La mésaventure de St Yves n'est pas sans rappeler celle d'un Zadig trop honnête et trop vertueux à la cours de Babylone dans le Zadig de 1747. Le réalisme du passage tient aussi aux allusions à Louis XV derrière Louis XIV et au conte de St Florentin derrière St Pouange ainsi qu'à l'influence occulte des jésuites sur le pouvoir. Enfin ce dialogue est d'une grande importance dramatique puisque St Yves se voit assener d'un coup mortel par celle qui se dit son amie et précipite un déshonneur auquel elle ne survivra pas. [...]

[...] L'Ingénu LA4 La vertu à l'épreuve de la société L'Ingénu, conte philosophique publié en 1767 participe du roman sensible et sentimentale par son réalisme plus grand que les contes antérieurs et par ses péripéties sentimentales : Mlle de St Yves, jeune et jolie Basse Bretonne, découvre avec horreur dans le seconde partie du conte au chapitre 15 le chantage auquel elle est soumise si elle veut libérer son amant l'Ingénu de la Bastille où il se trouve depuis un an : elle doit accorder ses faveurs en premier au libertin Saint Pouange, favori du ministre de la guerre Mons de Louvois de qui cette libération dépend. Son confesseur, le père jésuite Tout à Tous l'encourage à l'accepter puis la Bonne Amie de Versailles chez laquelle elle loge depuis le début du chapitre 17 alors qu'elle-même ne songe qu'à mourir. Nous pourrions étudier le dialogue argumentatif qui oppose les deux amis, puis voir en quoi ce passage est un discours-charge contre la société sous la monarchie absolue. [...]

[...] - Ce personnage se dénonce tout seul - Rôle du mauvais conseiller comme dans les tragédies Sympathie pout St Yves - Traitement pathétique de la belle de St Yves - Utilisation de l'épithète le belle : beauté physique et morale - Suite de verbes traduisant des malheurs. - Héroïne pathétique d'un récit d'apprentissage - Ce traitement pathétique contribue au discours-charge contre la société Propos à double sens (prêtés à la Bonne Amie) - L3 : 1er sens : éloge de cette cour. [...]

[...] 2ème degré : expression du contraire (ironie) - Il dénonce la beauté de façade qui contraste avec la réalité des vices qui s'y trouvent - L20-23 : que vaut l'approbation morale de gens qui n'en ont pas. L'éloge ambigu de cette cour est une arme de satire indirecte de la cour (critique sociale) - Satire du libertinage - Société fondée sur des rapports de force - Maris complaisants Critique politique - Avec un tel système l'administration se remplie de personnes incompétentes (L15) - L33 : le roi va à la messe et à la comédie : roi libertin partagé entre deux centres d'intérêt très différents. [...]