Par exigence de clarté, l'exposition doit faire connaître tous les faits et les personnages nécessaires à la compréhension de la situation. Elle doit en même temps lancer l'action pour d'emblée capter l'attention du spectateur. C'est une nécessité dramaturgique. En prenant la forme d'une conversation courtoise entre deux amis, cette scène sera complétée par la suivante, avec la consultation d'Alcandre, pour réunir toutes les qualités d'une exposition.
a-Les personnages
Dorante
C'est un ami proche de Pridamant. Simple outil dramatique, il se contente de présenter Alcandre à Pridamant et implicitement au spectateur-lecteur (de fait, sa mission accomplie, il n'aura plus qu'à disparaître, ce qu'il fera dès la fin de la scène suivante).
Pridamant
Dès cette première scène, se révélant lui-même lors de la conversation avec son ami, il incarne un type de personnage traditionnel de la comédie : celui d'un père autoritaire. Finalement, le spectateur ne sait surtout de lui que ses tourments et son malheur, conséquences de sa domination paternelle. Ainsi, l'image est celle d'un père qui :
- aime son fils (ce cher objet de mes inquiétudes, vers 21)
- souffre de ne pas le voir et le recherche depuis longtemps (J'en attends peu de chose et brûle de le voir, / J'ai de l'impatience et je manque d'espoir, vers 19-20 ; Et que depuis dix ans je cherche en tant de lieux, vers 23 ; Il l'a fallu chercher : j'ai vu dans mon voyage / Le Pô, le Rhin, la Meuse, et la Seine, et le Tage ; / Toujours le même soin travaille mes esprits, / Et ces longues erreurs ne m'en ont rien appris, vers 33 à 36) (...)
[...] Malgré la déréliction du personnage, il semble bien que la valorisation hyperbolique d'Alcandre l'emporte et ne lui ôte pas définitivement tout espoir. II- Une scène d'esthétique baroque Le thème du trompe-l'œil L'esthétique baroque, en trompe-l'œil, élaborée par Corneille repose sur plusieurs éléments : - les figures de style .hyperboles : commande à la nature (vers mille morts (vers le groupe ternaire qu'il commande au tonnerre, / Qu'il fait enfler les mers, qu'il fait trembler la terre (vers 49-50), en mille tourbillons (vers 51) . [...]
[...] Les personnages - Dorante C'est un ami proche de Pridamant. Simple outil dramatique, il se contente de présenter Alcandre à Pridamant et implicitement au spectateur-lecteur (de fait, sa mission accomplie, il n'aura plus qu'à disparaître, ce qu'il fera dès la fin de la scène suivante). - Pridamant Dès cette première scène, se révélant lui-même lors de la conversation avec son ami, il incarne un type de personnage traditionnel de la comédie : celui d'un père autoritaire. Finalement, le spectateur ne sait surtout de lui que ses tourments et son malheur, conséquences de sa domination paternelle. [...]
[...] L'Illusion comique est une comédie en cinq actes et en vers, publiée pour la première fois en 1639 mais jouée en 1635-1636. Interprétée avec succès à sa création, la pièce tombe dans l'oubli au XVIIIe siècle ; le XIXe la redécouvre ; après une nouvelle éclipse, elle ne quitte pratiquement plus l'affiche depuis 1965. Elle s'écarte profondément des comédies que l'auteur a écrites jusque-là et représente un défi théâtral important, se situant à la rencontre de plusieurs genres théâtraux comme Corneille l'annonce lui- même dans l'Examen : Le premier acte ne semble qu'un prologue, les trois suivants forment une pièce que je ne sais comment nommer Le cinquième est une tragédie assez courte Tout cela cousu ensemble fait une comédie. [...]
[...] - Alcandre Son portrait est brossé par Dorante avec : .son habitat. C'est une grotte terrifiante, détaillée par les champs lexicaux de l'obscurité et de la peur : cette grotte obscure (vers La nuit (vers affreux (vers son voile épais (vers douteux (vers ces lieux sombres (vers le commerce des ombres (vers et une allitération en (vers 1 à qui renforce l'image sombre et caverneuse. Le spectateur-lecteur ne le sait pas encore, mais il s'agira du lieu de l'action : Pridamant y observera les spectres parlants (acte scène . [...]
[...] DORANTE 70 Depuis que j'ai quitté le séjour de Bretagne Pour venir faire ici le noble de campagne, Et que deux ans d'amour par une heureuse fin M'ont acquis Silvérie et ce château voisin, De pas un, que je sache, il n'a déçu l'attente Quiconque le consulte, en sort l'âme contente. Croyez-moi, son secours n'est pas à négliger : D'ailleurs il est ravi quand il peut m'obliger Et j'ose me vanter qu'un peu de mes prières Vous obtiendra de lui des faveurs singulières. PRIDAMANT 80 Le sort m'est trop cruel pour devenir si doux. [...]
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