Gervaise et Coupeau se sont mariés. Le chapitre IV débute par une ellipse (« Ce furent quatre années de dur travail »), le rythme va alors s'accélérer pour évoquer les mérites du couple exemplaire d'ouvriers. Grâce au travail et à l'économie, le ménage prospère : Claude, le fils aîné de Gervaise, est placé, échappant ainsi à l'influence néfaste du milieu, et le couple a un enfant, Anna, surnommée Nana. Signe prémonitoire de la chute sociale et de l'avenir du nouveau-né, Gervaise accouche sur un paillasson. Gervaise rêve d'acquérir une boutique et de se mettre à son compte (...)
[...] Un beau soleil de mai se couchait, dorant les cheminées. Et, tout là-haut, dans le ciel clair, l'ouvrier taillait 5 tranquillement son zinc à coups de cisaille, penché sur l'établi, pareil à un tailleur coupant chez lui une paire de culottes. Contre le mur de la maison voisine, son aide, un gamin de dix-sept ans, fluet et blond, entretenait le feu du réchaud en manœuvrant un énorme soufflet, dont chaque haleine faisait envoler un pétillement d'étincelles. Hé ! Zidore, mets les fers ! [...]
[...] Grâce au travail et à l'économie, le ménage prospère : Claude, le fils aîné de Gervaise, est placé, échappant ainsi à l'influence néfaste du milieu, et le couple a un enfant, Anna, surnommée Nana. Signe prémonitoire de la chute sociale et de l'avenir du nouveau-né, Gervaise accouche sur un paillasson. Gervaise rêve d'acquérir une boutique et de se mettre à son compte. Le rythme de la narration se ralentit alors pour relater un moment décisif. Cet extrait est rapporté par un narrateur omniscient qui présente une scène banale de la vie courante, donnant lieu au tableau naturaliste d'un ouvrier au travail. [...]
[...] Cette peinture épouse le style et la langue de l'ouvrier. Enfin le souci réaliste du détail suggestif et le choix du lexique confèrent tout son relief à la fresque romanesque. Le monde du couvreur Il est souligné par : - les champs lexicaux dominants : .celui du travail : la toiture (ligne le toit (ligne au bord du toit (ligne près de la gouttière (ligne une brusque pente (ligne la maçonnerie d'une cheminée (ligne 15) . celui du matériel, avec un vocabulaire précis : feuilles de zinc (ligne établi (ligne tréteaux (ligne cisaille (ligne soufflet (ligne fers à souder (ligne 10) et même technique : chaussons de lisières (ligne 13). [...]
[...] - enfin, le thème de l'abîme est suggéré par la répétition du mot trou (lignes 12 et s'associant à - l'expression de la cause (à cause du trottoir, ligne 17) qui indique clairement la prise de conscience du risque, sorte de force attractive du trottoir qui est l'amorce du thème de la chute. Conclusion Le romancier naturaliste illustre ici tout son savoir-faire avec une écriture qui se veut objective et rend parfaitement l'imminence de la tragédie. L'imparfait suspend le temps, interdisant la chute qui pourtant apparaît inéluctable. Cette scène ordinaire présente en filigrane tous les effets de l'écriture littéraire génératrice d'émotions fortes. [...]
[...] Puis, il se remit à souffler. Coupeau tenait la dernière feuille de zinc. Elle restait à poser au bord du toit, près de la gouttière ; là, il y avait une brusque pente, et le trou béant de la rue se creusait. Le zingueur, comme chez lui, en chaussons de lisières, s'avança, traînant les pieds, sifflotant l'air d'Ohé ! les p'tits agneaux. Arrivé devant le 15 trou, il se laissa couler, s'arc-bouta d'un genou contre la maçonnerie d'une cheminée, resta à moitié chemin du pavé. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture