Le Bal au Kremlin - Curzio Malaparte (1985) - Comment l'auteur dépeint-il les tensions entre les vestiges du passé religieux et les aspirations modernistes de la Russie soviétique, illustrées notamment par la présence de Staline et l'évolution urbaine de Moscou ?

Thèmes abordés

Moscou, Le Bal au Kremlin, Curzio Malaparte, religion, église, Russie soviétique, Staline, communisme, propagande

Résumé du document

« Le Bal au Kremlin » de Curzio Malaparte, publié en 1985, transporte les lecteurs dans le Moscou du printemps 1929, sous le règne de Staline. À travers un récit captivant, l'auteur italien offre une vision saisissante de la transformation de la ville, autrefois empreinte d'orthodoxie russe, en un centre du communisme. Le texte explore le contraste entre l'ancien et le nouveau, illustré par le Kremlin, le mausolée de Lénine, et la Place Rouge. Malaparte dépeint la métamorphose urbaine, marquée par la disparition des églises orthodoxes au profit d'une architecture soviétique monumentale. L'atmosphère printanière de Moscou, empreinte de poussière, de bruits de travaux, et de nuages flottants, sert de toile de fond à des réflexions profondes sur le christianisme, mises en lumière à travers des échanges avec d'autres écrivains. Cette oeuvre offre une plongée poétique dans la complexité sociale et spirituelle de la Russie soviétique de l'époque.

Extraits

[...] Par ailleurs, l'auteur mentionne la couleur verte, omniprésente dans le ciel et les éléments de la ville. C'est une nuance commune, entre les icônes orthodoxes et le printemps russe, qui laisse entrevoir une possible coexistence entre ces deux mondes apparemment opposés (l'ancien et le nouveau). C'est une lueur d'espoir dans cette dualité. Néanmoins, des échanges entre Boulgakov et Malaparte, notamment sur la souffrance chrétienne, soulignent les complexités morales de cette évoque. La question du Christ dans la Russie soviétique reste sans réponse, créant un mystère spirituel. [...]

[...] Le Bal au Kremlin - Curzio Malaparte (1985) - Comment l'auteur dépeint-il les tensions entre les vestiges du passé religieux et les aspirations modernistes de la Russie soviétique, illustrées notamment par la présence de Staline et l'évolution urbaine de Moscou ? « Le Bal au Kremlin » de Curzio Malaparte, publié en 1985, transporte les lecteurs dans le Moscou du printemps 1929, sous le règne de Staline. A travers un récit captivant, l'auteur italien offre une vision saisissante de la transformation de la ville, autrefois empreinte d'orthodoxie russe, en un centre du communisme. [...]

[...] De plus, la juxtaposition de Lénine, dont la momie repose à proximité des églises, symbolise cette coexistence incongrue entre le religieux et l'idéologie communiste. Une dualité manifeste suscitant même des réactions de la population face à ce « choc » culturel. La décomposition de la momie de Lénine peut être interprétée comme une métaphore des changements en cours. Alors que Staline symbolise le nouveau leadership en chair et en os, la décadence de Lénine représente la fin d'une ère. La complexité de la transition sociopolitique à Moscou illustre les idéaux révolutionnaires se mêlant à un héritage profondément enraciné (II). [...]

[...] Il la décrit comme un clan avide, féroce, et dissolu de « boyards communistes », de parvenus et de profiteurs de la révolution. Ces termes symbolisent l'ascension d'une classe sociale influente, remplaçant l'aristocratie religieuse du passé. Les citoyens ordinaires réagissent à cette transformation de leur ville sainte comme une ambiance de résignation teintée de nostalgie. Ces descriptions évoquent les nuages de poussière symbolisant peut-être le flottement des traditions anciennes dans l'air en tant que souvenirs du passé. Staline est décrit comme un homme de petite taille, aux bras courts, aux yeux noirs et brillants. [...]

[...] Un peu comme si Moscou portait encore les cicatrices de son passé mais que ces cicatrices devenaient des témoins muets de l'histoire dans le but de rappeler aux habitants et aux touristes visiteurs que Moscou a une profondeur spirituelle bien au-delà de sa façade moderne. Malaparte souligne à quel point Moscou était en plein bouleversement avec ces nouveaux projets. Il évoque même les immeubles « gigantesques » : symbole de la puissance soviétique. Il mentionne le début du premier plan quinquennal, un tournant vers une industrialisation rapide. [...]