L'oeuvre entière est déjà imprégnée d'une écriture atypique et le passage étudié n'en est guère épargné. Au contraire, outre la typographie singulière - les phrases longues qui se rattachent à d'autres plus courtes, tout ce côté bigarré qui fait rythmer le texte de manière bien étrange - nous sommes face à une écriture qui revêt d'autres aspects tout aussi atypiques (...)
[...] ( ) quel état ! la folie semble, après avoir menacé sa fille, menace à son tour la mère : qui commençait à craindre pour sa raison On change d'un état à l'autre. C'est un passage où la tension est à son paroxysme où l'angoisse et la folie s'empare peu à peu des êtres qui sont dans l'ignorance la plus totale, la raison est menacée, du reste physiquement les deux femmes semblent être aux portes de la tétanie, de la crise : trembles L'opposition entre la mère et sa fille s'esquisse et sera inévitable quand la sage-femme annoncera que la marquise est enceinte. [...]
[...] Cependant, après que la sage-femme l'examine, c'est tout le contraire de ce qu'elle pensait qui se passe. En effet, le verdict de la sage-femme ne tranquillise en rien la marquise, puisque cette dernière s'évanouit : à ces mots, la marquise s'évanouit ; c'est plutôt l'inquiétude et la folie qui guettent au lieu d'une certaine quiétude et tranquillité annoncée auparavant. De même, il semblerait, dans la construction du texte, que le dialogue se mélange au récit, que le narrateur lui-même se mêle aux personnages d'où les absences de guillemets, de tirets à certains moments : la mère dit en se levant du divan : va-t'en ! [...]
[...] Malheureusement, ce n'était pas cette tranquillité là que souhaitait la marquise. En somme, à travers cet extrait, nous avons à la fois la possibilité de remarquer le style singulier de l'écriture de Kleist, une écriture théâtrale, hors du commun mais aussi d'apercevoir qu'il s'agit d'un passage important du point de vue de l'histoire puisqu'il s'agit de son point culminant. En outre, le lecteur est confronté à la rupture entre la famille et la marquise due à l'annonce de la grossesse de cette dernière. [...]
[...] Enfin, nous montrerons que la nouvelle annoncée par la sage-femme sera synonyme de rupture entre la marquise et sa famille, en passant en premier lieu par sa mère : image d'une complicité féminine perdue et provisoirement retrouvée à travers la sage-femme servant de réconfort. L'œuvre entière est déjà imprégnée d'une écriture atypique et le passage étudié n'en est guère épargné. Au contraire, outre la typographie singulière - les phrases longues qui se rattachent à d'autres plus courtes, tout ce côté bigarré qui fait rythmer le texte de manière bien étrange- nous sommes face à une écriture qui revêt d'autres aspects tout aussi atypiques. [...]
[...] En effet, la gestuelle des personnages y est abondante. Au début de l'extrait la marquise est à genoux puis le narrateur nous indique par la suite qu'elle se leva, le corps est très en mouvement dans cet extrait : bras écartés ; la main sur sa poitrine ; la sage-femme, tout en faisant ses investigations Le côté théâtral, de la gestuelle du corps, est très présente dans le passage et cela est d'autant plus frappant que le lecteur ne lit pas une pièce de théâtre, mais bien une nouvelle. [...]
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