Littérature, Karl von Clausewitz, De la guerre, talents du capitaine, vertus guerrières de l'armée, esprit patriotique, puissances morales, forces ennemies, armemen
La stratégie est l'usage de l'engagement (Gefecht) aux fins de la guerre (Zweck des Krieges) ; elle doit donc fixer à l'ensemble de l'action militaire un but (Ziel) correspondant aux fins (Zwecke) de la guerre : elle dresse un plan de guerre, et y attache une série d'opérations destinées à le réaliser ; elle dresse une série de plans de campagne et y agence les différents engagements.
Tout cela repose sur des hypothèses qui ne se vérifient pas toutes, et diverses sortes d'autres spécifications plus détaillées sont à peine prévisibles, ou pas du tout.
La stratégie doit donc elle-même être présente sur le terrain pour pouvoir disposer chaque chose en son heure et place et intégrer au plan d'ensemble les changements sans cesse exigés par les circonstances. Elle n'est à aucun moment en mesure de se retirer du jeu.
[...] Ou verrons-nous les gouvernements à nouveau s'éloigner des peuples ? Il est malaisé de trancher, et nous n'en avons pas l'intention. [...]
[...] En détruisant les forces ennemies, la défense mène à l'attaque, et celle-ci à la conquête. Tel est son objectif, mais il n'est pas nécessaire de conquérir la totalité du territoire : une portion, une province, une bande de territoire, une forteresse peuvent faire l'affaire. Qu'on les garde ou qu'on le rétrocède, elles peuvent toutes avoir une valeur politique dans les négociations de paix. Livre VII, chapitre 20 Diversion, exécution (Diversion, Ausführung) Une diversion peut être une réelle attaque en soi, dans ce cas son exécution ne sera accompagné d'aucun caractère particulier, en dehors de celui de la hardiesse et de la hâte. [...]
[...] Livre III, chapitre 2 Eléments de la stratégie Les éléments de la stratégie qui affectent l'emploi des engagements peuvent être classés en plusieurs catégories : moraux physiques mathématiques géographiques logistiques Livre III, chapitre 3 Les facteurs moraux L'esprit (Geist) et les autres qualités morales de l'armée, du général, des gouvernements, l'état d'esprit de la population des théâtres où va être portée la guerre , le retentissement d'une victoire ou d'une défaite, sont des paramètres très différents. Ils retentiront différemment sur notre objectif (Zweck) et sur notre situation. [...]
[...] L'Europe entière se réjouit de ce développement, et y vit la conséquence nécessaire des progrès de l'esprit. C'est ainsi que depuis Bonaparte, la guerre, d'abord chez les Français, puis chez tous les autres, devint l'affaire de la Nation, acquérant une toute autre nature, ou plutôt retrouvant sa nature profonde, s'approchant de sa perfection absolue. En sera-t-il toujours ainsi ? Toutes les guerres à venir en Europe feront- elles appel à toute la puissance des Etats ? Devront-elles par voie de conséquence avoir pour enjeu les grandes affaires qui affectent les peuples ? [...]
[...] Après le bref prélude de la Révolution Française, c'est Bonaparte qui la porta à ce degré . il nous faudra finalement admettre que la guerre et les formes qu'elle revêt découlent des idées, des sentiments, et des conditions dominants à un moment donné ; nous devrons même concéder que tel fût le cas quand la guerre prit sa forme absolue avec Bonaparte. Livre III, chapitre 3 A l'intérieur, presque tous les Etats étaient devenus des royautés absolues, les droits des Etats et leurs privilèges avaient graduellement disparu ; le pouvoir politique était désormais une institution unifiée, capable de représenter l'Etat envers l'étranger. [...]
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