Les rois sont d'abord jaloux de leur pouvoir et cherchent plus la gloire que la justice. Peut-être cherchent-ils plus à satisfaire leurs intérêts égoïstes indépendamment de la justice et du droit.
Or on sait que le philosophe vise à l'objectivité du savoir, qu'il est désintéressé, qu'il ne cherche qu'à connaître et à faire entrer dans la réalité une rationalité maximale (...)
[...] " " Mais que des rois ou des peuples rois (qui se gouvernent eux-mêmes d'après des lois d'égalité) ne permettent pas que la classe des philosophes disparaisse ou devienne muette, et les laissent au contraire s'exprimer librement, voilà qui est aux uns comme aux autres indispensable pour apporter de la lumière à leurs affaires " Qu'est-ce d'abord qu'un peuple roi ? Il est question de la démocratie. En démocratie le peuple se gouverne lui-même selon des lois d'égalité, ce qui suppose l'apparition d'une volonté générale (Kant a lu Rousseau). Il s'agit du peuple souverain qui se donne à lui-même des lois. Remarquons que si le roi est une personne physique, le peuple roi est une personne morale. La portée du texte ici s'élargit à d'autres systèmes politiques que la monarchie. [...]
[...] Un roi ne gouverne pas seul. Il est soutenu par des groupes et même un roi qui serait conscient de l'intérêt de son peuple doit tenir compte de ces groupes et s'en méfier. Le politique doit être habile, ce qui ne va pas parfois sans dissimulation. Pour mener à bien une politique même raisonnable, il faut parfois employer des moyens qui ne le sont pas. La politique est un art au sens où elle suppose le calcul en fonction d'une situation pratique toujours particulière. [...]
[...] Est-ce pour autant inévitable ? Ainsi, l'exercice du pouvoir, autant par les obligations qu'il crée (tenir tête aux flatteurs, recourir parfois à la violence) que par les avantages qu'il confère peut à plus ou moins long terme corrompre le jugement. Comment être impartial, lorsqu'il s'agit de décider souvent dans l'instant, de déjouer les intrigues, de devoir démêler le juste et l'injuste sans le recul nécessaire ? Le pouvoir politique est un pouvoir exorbitant. La meilleure volonté, la sagesse la plus déterminée y succomberait. [...]
[...] Ce texte est un appel à plus de raison en faveur d'une liberté philosophique que les autorités du temps (et d'autres temps ) n'ont pas toujours respectée. C'est aussi un appel à une politique plus juste et raisonnable. Organisation du commentaire Exemple d'introduction : Dans la République, Platon développe la théorie du philosophe roi. A ses yeux la société sera juste lorsque les rois seront philosophes ou lorsque les philosophes seront rois. Pourtant, malgré ses efforts, cet idéal ne s'est jamais réalisé. Platon ne s'est-il pas trompé sur ce qui est souhaitable en politique ? [...]
[...] Il importe d'en faire précisément le bilan en conclusion : Exemple de conclusion: Kant nous explique dans ce texte pourquoi l'idéal platonicien est utopique. Les philosophes n'ont pas pour rôle de gouverner mais seulement d'éclairer le débat politique en démocratie comme en monarchie. Fidèle à la philosophie des Lumières, il appelle les gouvernements à laisser la liberté de philosopher c'est-à-dire la liberté de penser et de s'exprimer. Les gouvernements se trompent sur leur intérêt quand ils interdisent la réflexion. Un mauvais pouvoir finit par être renversé. [...]
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