Commentaire composé sur un texte de Kant portant sur les thèmes « Etat et bonheur » et développant la thèse suivante : Un Etat n'est légitime que s'il garantit aux individus les libertés par lesquelles chacun pourra se rendre heureux sans rendre les autres malheureux.
Ce commentaire de texte a été rédigé par un élève à partir de questions de départ (...)
[...] autant d'exemples de fins d'intérêt général. Or, poursuivre ce type de fin n'est possible que si les individus, qui en bénéficieront finalement, acceptent de faire certains sacrifices ou de renoncer à certains droits. On ne pourra pas par exemple financer tel ou tel projet d'intérêt général si les individus ne versent pas une partie de leurs revenus à l'Etat sous la forme d'impôts, donc sans qu'ils renoncent à une partie de leur pouvoir d'achat. Et c'est pourquoi l'Etat ne peut pas ne pas contraindre à le faire tous ceux qui veulent bien profiter des fins d'intérêt général sans participer à leur réalisation. [...]
[...] "un gouvernement paternaliste ( ) est le plus grand despotisme Un gouvernement paternaliste est un gouvernement qui se comporte avec les individus comme un père avec ses enfants. En cela il ne songe qu'à leur bonheur, mais pense que comme tous les enfants, il faut les rendre heureux malgré eux parce qu'ils sont incapables de savoir ce qui peut les rendre heureux et par quels moyens le devenir. Aussi leur impose-t-il l'idée qu'il se fait du bonheur et des moyens d'y parvenir. Mais, ce faisant, il nie toutes les libertés des individus. [...]
[...] Au contraire, il n'est légitime que s'il fait faire aux individus ce qui doit être fait pour que les conditions du bonheur et de la dignité individuels soient remplies. Mais qu'est-ce que cela signifie? Que l'Etat doit faire poursuivre par les individus des fins qu'on appelle d'intérêt général, c'est-à-dire des objectifs dont la réalisation est dans l'intérêt de tous donc de chacun. Assurer l'instruction de tous les individus, créer des mécanismes de redistribution des richesses destinés à limiter les inégalités sociales et donc à garantir la cohésion sociale, mais aussi construire et entretenir des voies de circulation, etc . [...]
[...] Il nous faut donc être libre pour être heureux. Mais parce qu'en revanche chacun pourrait empêcher les autres d'atteindre le bonheur qu'ils poursuivent, il est nécessaire de rendre les libertés individuelles compatibles entre elles, ce qui peut se faire par la loi. Dans un deuxième temps, il lie cette première idée à l'existence de l'Etat : un Etat qui serait avec les individus comme un père avec ses enfants, c'est-à-dire exclusivement soucieux de leur bonheur, mais persuadé qu'ils sont incapables de concevoir, et poursuivre et d'atteindre le bonheur par eux-mêmes et donc qu'il faut en imposer la forme et les moyens, serait un Etat qui priverait les individus de toute liberté. [...]
[...] Mais qu'est-ce que tout cela signifie? Que cette thèse, pas plus que la première n'est au-dessus de toute critique, mais aussi que les critiques que l'on adresse à l'une nous conduisent à soutenir l'autre et inversement. Or, elles ne sont pas du tout compatibles entre elles : on ne peut en effet pas dire que l'Etat est légitime lorsqu'il garantit les libertés et qu'il les détermine à vouloir certaines fins, qu'il est légitime lorsqu'il offre aux individus la possibilité de chercher eux-mêmes leur bonheur et qu'il décide des conditions qui sont nécessaires à ce bonheur. [...]
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