Les Justes, Camus, pièce de théâtre, conflit, sentiments, terrorisme, valeurs
Kaliayev répond alors en précisant avec le choix du verbe fort « assassiner » qu'elle ne lui « avait pas demandé d'assassiner des enfants ». Annenkov acquiesce, mais Stepan assène que Kaliayev avait pour mission d'obéir. L'organisateur semble plus mesuré et va dans le sens de Kaliayev. Il se positionne en premier lieu comme le responsable de la commande du meurtre et souligne qu'effectivement rien n'aurait dû se trouver qui a pu conduire à la moindre hésitation.
[...] Les Justes, acte II - Albert Camus (1949) - En quoi cette scène révèle-t-elle le conflit intérieur des personnages principaux ? I. De doutes Kaliayev répond alors en précisant avec le choix du verbe fort « assassiner » qu'elle ne lui « avait pas demandé d'assassiner des enfants ». Annenkov acquiesce mais Stepan assène que Kaliayev avait pour mission d'obéir. L'organisateur semble plus mesuré et aller dans le sens de Kaliayev. Il se positionne en premier lieu comme le responsable de la commande du meurtre et souligne qu'effectivement rien n'aurait dû se trouver qui ait pu conduire à la moindre hésitation. [...]
[...] Les doutes de Kaliayev se sont transformés en certitudes et l'on perçoit qu'il refuse de sacrifier des vies d'enfants au nom d'une idéologie. Dans tous les cas, les personnages se retrouvent tous interrogés profondément par leurs valeurs respectives. Jusqu'où peuvent-ils être des justiciers et à partir de quand peuvent-ils être considérés comme des assassins ? Ce passage dans son propos n'est pas sans nous rappeler une autre pièce de théâtre écrite par Sartre et qui se nomme Les Mains sales. En effet, Sartre, dans cette ?uvre, questionne également la fidélité aux idéaux et aux valeurs : doit-on se salir les mains pour défendre un idéal ; est-il possible de le faire tout en respectant la vie humaine ? [...]
[...] Stepan est le seul à ne pas considérer qu'il peut y avoir des limites quand on défend une idéologie, alors que Dora souligne que « Même dans la destruction, il y a un ordre, il y a des limites. ». Nous comprenons que les membres du groupe ne partagent pas les mêmes valeurs. Pour tous les personnages, la vie humaine et celle de deux enfants à toute son importance. Seul Stepan est prêt à justifier n'importe quel meurtre pour défendre son idéologie qu'il place au-dessus de tout, au-dessus de la vie d'enfants. Il s'affirme par la certitude qui est la sienne, inébranlable, au détriment de toute humanité. [...]
[...] Nous allons ainsi voir si certains doutes vont évoluer et quelles sont les certitudes inébranlables de certains personnages. II. ?en certitudes En effet, Stepan ne comprend pas la réaction de Kaliayev. Il rappelle tout ce qui a été nécessaire pour préparer cet attentat. Dora lui pose alors la question qui est l'enjeu même de ce texte : aurait-il pu lui, « les yeux ouverts tirer à bout portant sur un enfant ? ». La réponse sans appel de Stepan nous montre alors la certitude qui est la sienne. [...]
[...] Dora, quant à elle, est la plus vindicative du groupe, elle semble avoir toujours privilégié des valeurs de compassion, d'humanité tout en restant une justicière. Stepan est le seul à rester camper sur ses positions extrêmes qui ne laisse aucune place à la moindre humanité. Ainsi le mot « despotisme » est-il employé par l'auteur pour témoigner de la position extrémiste de Stepan. Ainsi, nous avons pu voir en quoi cette scène révélait le conflit intérieur des personnages traversés par des doutes et des certitudes. [...]
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