2016, Juste la fin du monde, prologue, Jean-Luc Lagarce, pièce de théâtre, monologue d'exposition, crise personnelle, crise familiale, tragédie, mort, figure de style, incise, caractère du personnage
Ce document comporte une analyse linéaire du prologue de l'oeuvre Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce. Le commentaire proposé répond à la problématique de voir comment ce passage s'inscrit dans le parcours crise personnelle et crise familiale, et plus précisément d'étudier l'originalité de la forme dans le monologue d'exposition.
[...] Mais ce but semble voué à l'échec : c'est une « illusion » Le rapport aux autres et en particulier aux membres de sa famille est, après la parole, le second enjeu de la pièce : le héros est rempli de bonne volonté (« me donner ») pour aller vers les autres : ce sera un échec, tout comme l'aveu. L'énumération des pronoms personnels (« toi . elle »), la relative qui a pour antécédent « ceux-là » montrent que Louis déborde d'amour a priori pour tout le monde. Il déchantera. Il s'agit d'une scène d'exposition : le spectateur comprend qu'il est parti depuis longtemps et que des membres de sa famille sont arrivés pendant son absence : « que je ne connais pas ». « trop tard et tant pis » marque un léger regret et une résignation. [...]
[...] « imperceptiblement » reprend « à peine » Le danger impose une quasi immobilité : ni l'ouïe (« bruit »), ni la vue (« geste ») de l'ennemi ne doivent être mis en alerte. Comme chez Baudelaire, l'ennemi c'est le temps. Ce peut être aussi la maladie. II ~ LA DECISION DE REVOIR LA FAMILLE l'année d'après‚ malgré tout‚ la peur‚ prenant ce risque et sans espoir jamais de survivre‚ malgré tout‚ l'année d'après‚ La répétition de « malgré tout » indique un changement d'attitude : Louis renonce à la passivité. [...]
[...] La pièce s'apparente à la tragédie : tout est en place pour aboutir à la catastrophe, à savoir le silence et la mort. Ce monologue- prologue fait penser la tragédie antique et classique. Mais il est original en ce que c'est le héros lui-même, et non un personnage secondaire ou le chœur, qui est chargé de cette exposition. Surtout, son originalité réside dans sa forme : tout le texte est constitué d'une seule phrase, très musicale, en vers libres. Le spectateur est pris par sa force poétique (jeu de sonorités, reprises pour arriver à formuler le plus précisément la pensée). [...]
[...] Juste la fin du monde, prologue - Jean-Luc Lagarce (2016) - Quelle originalité de forme dans ce monologue d'exposition ? Voir en quoi le texte s'intègre dans le parcours « crise personnelle, crise familiale » : le personnage parle de sa situation personnelle (il va mourir) et de sa situation familiale (il va retrouver sa famille). On est devant une tragédie : il faudra en déterminer l'originalité de la forme adoptée par Lagarce pour ce monologue d'exposition. I ~ ANNONCE D'UNE MORT PROCHAINE LOUIS. [...]
[...] Cet autoportrait est élogieux : le personnage est conscient de sa délicatesse, de sa sociabilité, qui contrasteront avec le caractère des membres de sa famille. pour annoncer‚ dire‚ seulement dire‚ ma mort prochaine et irrémédiable‚ La parole est un des enjeux de la pièce : des verbes de parole (« annoncer », répété un peu plus loin, « dire » répété deux fois). Il s'agit pour Louis de faire l'aveu de sa maladie et de sa mort prochaine à sa famille. [...]
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