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C'est une pièce tragique puisqu'elle met en scène Louis, personnage principal et peut-être aussi porte-parole de Jean-Luc Lagarce, qui revient dans sa famille après une longue absence pour annoncer sa mort prochaine. Cette scène suit immédiatement la scène d'un long monologue de Suzanne, dans lequel elle évoquait le départ de Louis, ses cartes postales, la mort du père et sa vie avec sa mère et son frère Antoine. Dans la scène que nous allons étudier, la mère tient le rôle principal. C'est une scène plutôt longue qui donne la part belle à la mère puisque c'est elle qui va tenter d'évoquer ses souvenirs du dimanche, la banalité du dimanche. Nous allons nous demander en quoi ce passage met en évidence la difficulté de communiquer avec les personnages présents : la mère, Catherine et Antoine.
[...] Juste la fin du monde - Jean-Luc Lagarce (1990) - L'évocation des souvenirs familiaux Introduction : Jean Luc Lagarce est un est un comédien, metteur en scène, directeur de troupe et dramaturge français du XXème siècle. Il a écrit Juste la fin du monde, une pièce de théâtre représenté pour la première fois en 1990, et qui a connu un grand succès après sa mort. C'est une pièce tragique puisqu'elle met en scène Louis, personnage principal et peut être aussi porte-parole de Jean Luc Lagarce, qui revient dans sa famille après une longue absence pour annoncer sa mort prochaine. [...]
[...] « Elle connaît sa par cœur » et une fois de plus Antoine vient lui couper la parole. Il n'a pas envie d'entendre cette évocation de souvenirs. « Laisse-la parler » = impératif Catherine intervient pour la première fois, elle prend le parti de la mère, on peut se demander si elle le fait par souci de plaire à sa belle-mère ou si elle le fait parce que le sujet de conversation l'intéresse. L'impératif traduit une marque de tension entre Antoine et elle-même. « Laisse-la parler » « Tu ne veux laisser parler personne. [...]
[...] « cela le gène » = pronom personnel La mère abonde dans le sens de Catherine. Elle ne s'adresse pas directement à Antoine, elle parle de lui comme il n'était pas là. Transition : Après avoir montré comment la mère essaie de lancer le sujet de conversation malgré Antoine, nous allons voir sa prise de parole plus longue. Les occupations hebdomadaires de la famille (L11-20) « On travaillait, leur père travaillait, je travaillais » (L11-12) = répétition + épanorthose Après un passage à blanc, la mère renoue avec ses souvenirs et nous raconte ses occupations hebdomadaires. [...]
[...] « Le dimanche, parce que, en semaine, les soirs sont courts, on devait se lever le lendemain, les soirs de la semaine ce n'était pas la même chose, le dimanche, on allait se promener. » = phrase longue, imparfait La longueur de la phrase peut traduire l'ennuie, la monotonie de cette vie hebdomadaire. L'évocation du passé se fait ici à l'imparfait (valeur d'habitude, de répétition). « Toujours et systématique » (L19) Ces termes renforcent l'idée de répétition et d'habitude. On a l'impression d'un vide, d'un manque, que leur vie est fondée simplement sur l'opposition entre travail et promenade ; Des idées que traduisent les mots de vocabulaire qui se répètent. [...]
[...] » « (L21-25) Réponse plus longue d'Antoine « Nulle part » « Je ne vais nulle part » (L22) = pronom indéfini, répétition Le pronom renvoie à l'absence d'avenir, c'est une mise en abyme de toute la pièce puisque les personnages ne vont nulle part et certainement pas Louis qui ne va nulle part puisqu'il ne parlera pas « Le dimanche » (L25) Montre l'obsession temporelle des personnages enfermés dans leurs relations les uns aux autres et qui semble définitivement figés, sans vie propre. Conclusion : En somme, cette scène est fondée sur l'évocation floue des souvenirs de la mère, leurs occupations banales, l'obsession du temps qui est partagé par tout les personnages puisqu'elle semble les enfermer dans leur banalité tragique. L'écriture est marquée par des répétition qui soulignent l'impasse, le vide de l'existence des personnages. Ce passage met en valeur les difficultés de communications voire l'impossibilité de communiquer entre les personnages. [...]
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