Lecture analytique d'un extrait tiré de "Lambeaux" de Charles Juliet intitulé : Le mariage par défaut.
[...] Quand elle souffre, il souffre avec elle. Véritable enfant du silence, Charles JULIET a recours à l'écriture comme seul moyen de raconter à la place de sa mère le mutisme maternel. Dès lors, le projet du narrateur de Lambeaux est de donner voix à sa mère comme il l'affirme d'ailleurs dans le prologue : Te ressusciter. Te recréer. Te dire au fil des ans et des hivers avec cette lumière qui te portait, mais qui un jour, pour ton malheur et le mien, s'est déchirée Conclusion Ce passage joue un rôle important dans l'œuvre. [...]
[...] On ne peut pas clairement déterminer la part d'information apportée par chacun d'entre eux. Le récit d'une vie romancé L'imagination et le travail du romancier viennent combler les lacunes, les manques de l'enquête. Quelques données ou indices font penser à un récit de vie romancé : Charles JULIET recourt à la situation de roman en plaçant sa mère comme un personnage romanesque : Accoudée sur la table, face à la fenêtre, tu restes un long moment à laisser ton regard errer sur le jardin accoudé devant fenêtre L'introspection (analyse de l'intimité de sa mère), menée de façon précise et nuancée, est évidement la marque du romancier. [...]
[...] L'existence que tu mènes ne répond en rien à tes aspirations et tu te surprends à rêver de départ, de fuite, de recommencement. Quand tu en prends conscience, tu as le sentiment de trahir Antoine et tu cèdes à la honte. Tu cherches des raisons qui te convaincraient que tu finiras un jour par être heureuse, mais tu ne les trouves point. Toujours en toi cette nostalgie de tu ne sais quoi, ce besoin incoercible d'une vie dégagée de toute entrave, une vie libre et riche, vaste, intense, une vie où ne règneraient que bonté, compréhension et lumière. [...]
[...] qui est malade, son mariage est un échec . Le village et sa solitude Après son mariage, la mère retrouve les mêmes besognes dans la maison qu'elle essaye d'arranger sans sucées (p66) Dans le passage consacré au cimetière (p.68-69) , la mère découvre une pierre tombale qui attire son attention : Au cimetière, tu as été frappée par une tombe sur la dalle de laquelle on peut lire : ICI REPOSE L'ETRANGERE La mère ne peut s'empêcher de songer aux souffrances de cette femme à enterrée il y a une vingtaine d'années et employée pendant trente ans dans la seule grosse ferme du village Pourtant originaire d'un village de H elle avait été surnommée l'étrangère La mère prend le mot étrangère pour elle à présent : tu as dû convenir que c'est toi, désormais, l'étrangère Le triste sort réservé à cette femme provoque chez la mère une certaine amertume, une peur car cette tombe annonce sa nouvelle place dans le village et son destin. [...]
[...] En effet, la mère exprime son aspiration vivre pleinement. Mais la vie qu'elle mène est morne, plate, emplie de solitude. Cette vie morne et étouffante s'installe en elle de plus en plus profondément et fortement. On retrouve le même schéma dans d'autres passages étudiés qui correspond à la vision que Charles JULIET prête à sa mère. On voit que le personnage de la mère est hanté par une image qui la poursuivra durant toute sa vie : le besoin de s'élever hors de la réalité par l'expression Un rapport d'identification Charles JULIET va tellement loin dans la description des sentiments, qu'on comprend qu'il veut prendre le relais. [...]
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