On peut entendre ici une méditation du fabuliste vieillissant sur la vieillesse et sur la mort. L'idée générale est que l'homme n'est pas maître de sa destinée, esclave du sort qui peut l'anéantir à tout moment. Mais, dès l'instant où il pense aux autres et s'intègre au mouvement universel des générations, il prend conscience de la fraternité humaine et n'a alors plus à redouter la mort (...)
[...] L'auteur lui- même se plaisait à dire : Je me sers d'animaux pour instruire les hommes La fable, et l'apologue en général, est un genre argumentatif original puisqu'elle utilise le discours narratif et le récit pour convaincre ou persuader. La fable 8 du livre XI, Le Vieillard et les trois jeunes Hommes, est située dans le second recueil des Fables, où le bestiaire et l'imaginaire en liberté du fabuliste se sont nettement amoindris pour s'orienter vers une réflexion plus sérieuse et sentencieuse. Conforme à cette orientation du second recueil, le bestiaire en est ici absent. [...]
[...] Le Vieillard et les trois jeunes Hommes Recueil : II, parution en 1678. Livre : XI. Fable : composée de 36 vers. Un octogénaire plantait. Passe encor de bâtir ; mais planter à cet âge ! Disaient trois jouvenceaux, enfants du voisinage ; Assurément il radotait Car, au nom des dieux, je vous prie, Quel fruit de ce labeur pouvez-vous recueillir ? Autant qu'un patriarche il vous faudrait vieillir. À quoi bon charger votre vie Des soins d'un avenir qui n'est pas fait pour vous ? [...]
[...] Le Vieillard évoque le plaisir qu'il éprouve aujourd'hui en préparant l'avenir d'autrui . le vers 11 qui exprime la curiosité des jeunes Hommes trouve aussi une réponse poétique selon laquelle le Vieillard pourra contempler la beauté de l'aurore (vers 26) qu'il oppose à la solennité de leurs tombeaux (vers 27). C'est une leçon de sagesse émouvante et sans concession. II- Vers 28 à 36 : le dénouement Le mouvement naturel de la vie vient donner raison au vieillard de manière brutale et impitoyable. [...]
[...] - vers 12 : Cet octosyllabe conclut leur discours de manière brutale, rappelant encore une fois leur égoïsme quant à la propriété de l'avenir. Ainsi, ce discours ridicule et méchant discrédite ces jeunes insolents pour lesquels La Fontaine n'a aucune tendresse. Vers 13 à 27 : la réplique du vieillard Elle laisse entendre la sagesse et la fermeté de l'octogénaire rappelant aux jouvenceaux l'égalité de tous les âges devant la mort. Partant du vers 13 où le vieillard répond par un octosyllabe qui négative littéralement le semblable précédent des jeunes Hommes, on peut y distinguer deux mouvements : ▪vers 14 à 20 : celui de l'inconstance humaine Il part d'une sentence mise en évidence par l'enjambement des vers 14 et 15 : Tout établissement / Vient tard, et dure peu. [...]
[...] Cependant, bien que l'homme ne soit pas maître de son destin, il lui reste l'amour et le respect de la vie et des autres. C'est la leçon principale que La Fontaine a voulu vraisemblablement exprimée dans ce récit hautement instructif et plaisant, étant en cela conforme à l'idéal des Lumières. [...]
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