La jeune veuve la fontaine
Les fables sont de courts récits plaisants illustrant une morale, étant ainsi conformes à la double mission confiée par l'idéal classique du XVIIème siècle.
Jean de La Fontaine est l'un des fabulistes les plus connus en France.
Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, il publie plusieurs recueils de fables qui connaîtront un vif succès.
D'après lui, la fable est un moyen d'instruire tout en plaisant. C'est un apologue en vers dans lequel les animaux et les hommes à travers des histoires simples et divertissantes préparent une leçon destinée au lecteur.
[...] L'idée générale en est de ne pas être esclave de ses passions, de savoir dominer sa tristesse et sa gaieté. Ces caractères des sentiments dénoncés ici sont en effet les principaux messages de cette fable : tout sentiment, même le plus noble, a son intensité atténuée par l'érosion du temps. Peut-être même cette volatilité ne s'applique-t-elle pas uniquement au deuil mais aussi à l'amour dont on sait l'importance chez les épicuriens. De même, le récit dénonce aussi l'exagération qui affecte également souvent les sentiments. [...]
[...] Cette fable reste ainsi beaucoup plus sobre. On relève néanmoins quelques marques d'extrême ironie, notamment avec les termes soupirs (vers et transports (vers 29) qui sont directement empruntés à la langue précieuse. La sobriété intervient par l'évocation de références conférant au texte un sérieux plus en adéquation avec la tradition : - l'expression du vers 2 : beaucoup de bruit fait directement référence à une pièce de Shakespeare, Beaucoup de bruit pour rien - les allusions mythologiques sont également nombreuses : .la métaphore platonicienne de l'envol de l'âme (vers 18 et 19) .la fontaine de Jouvence (vers 44). [...]
[...] Jean de La Fontaine est l'un des fabulistes les plus connus en France. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, il publie plusieurs recueils de fables qui connaîtront un vif succès. D'après lui, la fable est un moyen d'instruire tout en plaisant. C'est un apologue en vers dans lequel les animaux et les hommes à travers des histoires simples et divertissantes préparent une leçon destinée au lecteur. La fable 21 du Livre VI, La jeune Veuve, a été inspirée à l'auteur par Abstémius, La femme qui pleurait son mari mourant et son père qui la consolait Ce récit souriant a toujours frappé les lecteurs de La Fontaine par son humour, sa justesse et la progression dont le texte fait preuve. [...]
[...] Au vers 29, on relève la même ambiguïté qu'avec les soupirs (vers quand l'auteur évoque les transports : ils peuvent évoquer à la fois le sentiment de tristesse et de douleur, mais également le sentiment amoureux. Une allusion à l'époque précieuse du 17ème siècle D'une manière plus générale, peut-être faut-il voir dans cette fable, un clin d'œil à l'époque précieuse du début du 17ème siècle. Cette jeune veuve vit dans l'excessivité de ses sentiments. Le passage entre le deuil et la renaissance à l'amour se fait significativement par les vêtements aux vers 38 et 39 : Le deuil enfin sert de parure, En attendant d'autres atours. [...]
[...] Du reste, La Fontaine lui-même nous le précise aux vers 14 et 15 : Comme on verra par cette fable, Ou plutôt par la vérité. Tout comme la vérité ne nécessite pas de morale pour la mettre en valeur (se suffisant à elle-même), cette fable n'a pas besoin de conclusion généralisante, ce qui explique qu'elle soit demeurée ouverte. Une fable paradoxale Pour développer ce paragraphe, il faut se rappeler que cette fable est située à la fin du Livre VI, donc à la fin du premier recueil de fables. [...]
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