Le jeu social dans la Chartreuse de Parme de Stendhal

Résumé du document

« Une cour, c'est ridicule, disait la comtesse à la marquise, mais c'est amusant; c'est un jeu qui intéresse, mais dont il faut accepter les règles. Qui ne s'est jamais avisé de se récrier contre le ridicule des règles du whist? Et pourtant une fois qu'on s'est accoutumé aux règles, il est agréable de faire l'adversaire chlemm. ». En comparant ainsi la Cour à un jeu, le jeu du whist auquel d'ailleurs ne cessent de jouer les courtisans, la Duchesse Sanseverina rend toute l'intrigue de la Cour. La Cour est le lieu du jeu, le jeu social c'est-à-dire l'endroit où l'on se sert de sa naissance, de sa condition afin de monter les échelons de la hiérarchie, afin de se rapprocher du Roi, afin d'user de son pouvoir. Et le social parait si bien un jeu pour la plupart des protagonistes, que ceux-ci paraissent être sans cesse dans le jeu et ne jamais en sortir.
Les personnages de la chartreuse de Parme sont victimes d'une cérémonie du paraître, qui leur permet de plaire aux autres, à ceux qu'ils veulent séduire pour diverses raisons (ceci rappelle La Bruyère et ses Caractères). Nous pouvons remarquer de nombreuses allusions dans le roman à cette importance de l'apparence.

Extraits

[...] A la page 162, on rencontre une description du Prince de Parme, lorsque la duchesse le voit pour la première fois : Le port du prince, sa manière de se tenir n'étaient point sans majesté, mais souvent il voulait imposer à son interlocuteur ; alors il s'embarrassait lui-même et tombait dans un balancement d'une jambe à l'autre presque continuel. Le portrait du prince s'oppose à celui du Fabrice, qui est beau et possède une facilité à parler et à s'adapter à ses interlocuteurs. Il s'oppose également à Gina, qui semble posséder plus d'aisance et d'allure que la personne la plus importante de Parme. 2-Le Jeu du pouvoir Si le Jeu social est aussi important à la Cour c'est avant tout car il permet de se rapprocher du pouvoir et d'user de celui-ci. [...]

[...] Le jeu social dans la Chartreuse de Parme de Stendhal Une cour, c'est ridicule, disait la comtesse à la marquise, mais c'est amusant ; c'est un jeu qui intéresse, mais dont il faut accepter les règles. Qui ne s'est jamais avisé de se récrier contre le ridicule des règles du whist ? Et pourtant une fois qu'on s'est accoutumé aux règles, il est agréable de faire l'adversaire chlemm. En comparant ainsi la Cour à un jeu, le jeu du whist auquel d'ailleurs ne cessent de jouer les courtisans, la Duchesse Sanseverina rend toute l'intrigue de la Cour. [...]

[...] Elle permettra même au prince de se réconcilier avec sa femme qu'il délaisse, et d'obtenir ainsi quelque reconnaissance de sa part. Elle aide Fabrice comme elle le peut, et n'hésite pas à manipuler le Prince pour y parvenir ; en lui faisant croire qu'elle va quitter Parme et en l'obligeant à signer une lettre. Elle utilisera ensuite sa place dans la société pour aller au mariage de la sœur de Crescenzi et faire passer à Clélia Conti les cordes qui permettront à Fabrice de s'évader. [...]

[...] L'apparence protège, elle indique le respect que l'on doit à celui qui les porte. Mais la remarque de Gileti montre bien qu'en dehors de la cour, cette cérémonie du paraître n'a plus la même portée et ne protège pas autant qu'à l'intérieur de la société parmesane. Le jeu de la parole Le jeu de la parole est la cérémonie du paraître : on sous-entend, on dit les choses à demi-mot pour faire bonne impression ou pour piquer, faire comprendre certaines choses. Les personnages jouent avec les mots ou avec leur attitude. [...]

[...] C'est un combattant napoléonien mais il se poudre les cheveux pour plaire au Roi. Il est républicain mais tire sur la foule pour rétablir l'ordre monarchique. Il tente de concilier sa passion pour la duchesse et son devoir de ministre mais l'homme politique et l'homme sensible ne font pas bon ménage. C'est-à-dire qu'il joue de son pouvoir lorsque l'occasion l'arrange. Ainsi, par esprit courtisan auprès du Prince, il modifie le texte dicté par Gina au Prince afin de libérer Fabrice. [...]