Le Jeu de l'amour et du hasard, acte III scène 8, Marivaux, union de Dorante et Silvia, scène de dénouement, déguisement de servante, condition sociale, didascalies, déclaration d'amour, comédie, commentaire de texte
La scène 8 de l'acte III est l'avant-dernière scène de la pièce. Elle est importante, car c'est celle du dénouement de l'intrigue et de l'union réelle de Dorante et Silvia. La dernière scène sert seulement à conclure l'intrigue dans les règles de la Comédie, avec l'annonce officielle du mariage devant tous les personnages. La dernière scène qui réunit Dorante et Silvia avant celle-ci est la scène 12 de l'acte II, dans laquelle Dorante avoue à Silvia sa réelle identité de maître en espérant ainsi rendre leur relation plus simple. Mais de son côté, Silvia décide de ne pas encore se démasquer devant Dorante, pour tester son amour et reprendre le contrôle de la situation.
[...] Lorsque Dorante fait mine de s'en aller pour essayer de jouer au jeu de Silvia et de la faire réagir, celle-ci n'exprime sa peur qu'en aparté. Elle ne la laisse pas paraître devant lui. Et lorsqu'il revient, c'est elle qui fait semblant de partir pour qu'il la rattrape. Son plan fonctionne et Dorante la rappelle : « Restez, je vous en prie, j'ai encore quelque chose à vous dire » ligne 55. Ainsi, c'est toujours à Dorante de faire le premier pas vers elle. [...]
[...] La scène possède quelques didascalies, mais c'est surtout Silvia qui décrit les actions et le jeu d'acteur de Dorante et d'elle-même. Silvia est encore déguisée en servante. Elle tient à être aimée par Dorante dans ce rôle. On le voit dans la scène 4 de l'acte III, à la ligne 20, lorsque son père Orgon lui dit : « Quoi, ma fille, tu espères qu'il ira jusqu'à t'offrir sa main dans le déguisement où te voilà ? » et qu'elle répond : « Oui, mon cher père, je l'espère ». [...]
[...] L'affirmation d'un amour sincère Dans cette scène les deux interlocuteurs vont faire preuve de beaucoup d'honnêteté. La sincérité de Silvia transparaît dans sa longue tirade à la ligne 86. Malgré le fait qu'elle joue le rôle de Lisette, le public sait qu'elle fait part de ses réelles peurs à propos du mariage puisqu'elle reprend des exemples qu'elle avait évoqués au début de la pièce « mille objets que vous allez trouver sur votre chemin, l'envie qu'on aura de vous rendre sensible, les amusements d'un homme de votre condition . [...]
[...] On ressent son émotion à travers chacune de ses répliques. La phrase « vous ne pouvez plus me tromper, vous avez le cœur vrai » ligne 125 montre que Dorante prend conscience de la sincérité de Silvia, malgré le fait qu'elle n'exprime son amour qu'en avouant vouloir le cacher. Dorante exprime donc clairement son envie d'épouser Silvia « mon cœur et ma main t'appartiennent » ligne 114, mais celle-ci reste méfiante « croyez- vous que cela puisse durer ? » ligne 118. Dorante répond par « Vous m'aimez donc ? » ligne 120. [...]
[...] Pour aimer Silvia, Dorante est forcé de mettre de côté son l'amour-propre comme on le voit à la ligne 113 : « j'aurais honte que mon orgueil tînt encore contre toi ». Il finit par considérer Silvia comme presque supérieure à lui ce qui montre que ses sentiments l'ont largement emporté sur son orgueil de maître. Silvia dit à la ligne 133 : « vous m'épouserez malgré ce que vous êtes, malgré la colère d'un père, malgré votre fortune ? » et Dorante répond à cela « je ne changerais pas ». Le « je » qui désigne ici Dorante désigne également ses sentiments pour Silvia. [...]
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