Alexis Louvois s'est vu confier la mise en scène d'"Antigone" de Jean Anouilh par le directeur d'un théâtre de la région parisienne. La pièce est programmée pour juin 2006. Par un froid matin de février, il réunit toute son équipe constituée d'acteurs avec qui il a déjà travaillé et qui comprennent bien ses choix dramaturgiques, d'un jeune scénographe ayant reçu une formation d'architecte, recommandé par le directeur, et bien sûr des techniciens du son et de la lumière, et des costumiers.
Alexis prend la parole : « Je vous propose de réfléchir à la première entrevue entre Antigone et sa sœur Ismène. Je vous l'ai dit, celle qui se nomme elle-même "la petite Antigone" doit s'affirmer sereinement et fermement dans sa différence, aussi ce premier échange avec Ismène doit-il être une véritable scène d'affrontement ».
[...] Ismène et Antigone restent sur le devant de la scène, les cinq ou six colonnes, très simplifiées, aucun style n'est reconnaissable, sont derrière elles, elles paraissent écrasantes. Libre au spectateur d'y lire des symboles. Il pourrait y voir celui des forces transcendantes qui dominent et inspirent en même temps les destinées individuelles. Pourquoi pas? L'éclairage La lumière joue aussi un rôle capital. Elle doit rester constamment braquée sur les deux protagonistes, souligner leur solitude et leur fragilité. Ce sera une lumière blanche, assez vive mais pas aveuglante, pas agressive. [...]
[...] Notre styliste Marion a dessiné des robes longues et droites, sans chercher à leur donner un côté vaguement grec, la ligne en est belle, simple. Ce qui compte c'est le contraste entre les deux personnages. Antigone est en blanc tout au long de la pièce, Ismène dans cette scène portera une robe d'un bleu soutenu. IV- Le travail du scénographe Il faut bien sûr parler du décor, j'en ai déjà parlé avec Florian, notre scénographe. Nous avons envisagé un espace assez vaste et nu, pas de mobilier, pas de référence à une pseudo-antiquité grecque, sortie de l'imagination des cinéastes hollywoodiens! [...]
[...] Ismène reste toujours près d'elle, ne la quitte pas du regard, mais quelquefois elle tourne un peu autour d'elle, notamment pour ses répliques des lignes 13 à et 18. Elle tourne comme pour trouver une issue, comme pour pénétrer dans la pensée d'Antigone. Au fond, Ismène semble ne parler qu'à sa sœur dans le but de la dissuader, tandis qu'Antigone s'adresse à tout ce qui l'environne et contredit son projet. Je suis sûr que l'une et l'autre, vous saurez imposer la présence bouleversante de ces deux jeunes filles qui ont votre âge et pourraient vivre aujourd'hui avec vous. [...]
[...] Antigone se souvient de tout ce qu'on lui interdisait quand elle était petite; son opposition à l'ordre des adultes est ancienne tout comme son amour de la liberté et sa communion avec le monde. Quand elle évoque son enfance dans cette réplique, Antigone est partagée entre l'hostilité à toutes les interdictions et l'amour de la nature qui doit apparaître dans les expressions comme la belle eau fuyante et froide ou courir, courir dans le vent Tu dois faire ressortir la poésie de cette réplique et en même temps le refus inflexible d'Antigone. [...]
[...] Jean Anouilh, "Antigone" - metteur en scène, vous définissez vos choix d'interprétation de l'extrait "La table ronde" Un metteur en scène s'adresse à l'ensemble de son équipe pour définir ses choix d'interprétation de l'extrait d'Antigone (la table ronde) et donner ses consignes pour qu'elle devienne, lors du spectacle, une grande scène d'affrontement. Vous rédigerez son intervention. Alexis Louvois s'est vu confier la mise en scène d'Antigone de Jean Anouilh par le directeur d'un théâtre de la région parisienne. La pièce est programmée pour juin 2006. [...]
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