Fille d'Oedipe et de Jocaste, la jeune Antigone est en révolte contre la loi humaine. Elle n'est pas commune car elle mène un combat jusqu'à la mort contre son roi, Créon, qui refuse de rendre les honneurs funèbres à Polynice, son frère. Présentée sous l'Occupation, en 1944, l'Antigone d'Anouilh met en scène l'absolu d'un personnage en révolte face au pouvoir, à l'injustice et à la médiocrité.
Nous pouvons alors nous demander comment Anouilh parvient à faire de ce prologue un début d'exposition très original.
[...] A part Antigone, les personnages sont caractérisés par leur banalité en jouant aux cartes et en bavardant alors que dans la tragédie classique, ils sont plutôt distingués. Ainsi, ce prologue apparait comme très original. Il ne laisse aucun mystère quant à l'issue de l'histoire et surtout il nous rappelle sans cesse qu'il s'agit d'une pièce théâtrale et que nous sommes face à un jeu des acteurs/personnages. De plus, Anouilh modernise cette pièce grâce à un langage et un style accessibles à tous. [...]
[...] , Cet homme robuste ( ) qui médite là, prés de son page, c'est Créon. Ainsi les personnages sont décrits afin que les spectateurs les connaissent Le prologue énonce d'ailleurs cet objectif : Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. L‘anecdote de la rencontre d'Hemon et d'Antigone concourt à nous rapprocher de ses personnages. Les personnages sont donc décrits avec beaucoup de précision. In medias res, le spectateur sait que l'issue sera tragique. Le Personnage d'Antigone par exemple est annonciateur de mort et du désastre. [...]
[...] On note aussi l'écart entre le personnage d'Antigone et son actrice : "Elle pense. Elle pense qu'elle va être Antigone tout à l'heure", "il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout . " La distance entre spectateurs et acteurs est marquée : " de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n'avons pas à mourir ce soir" Le vocabulaire du théâtre est utilisé ce qui permet de ne pas oublier qu'il s'agit dune pièce de théâtre. [...]
[...] Un nom qui est répété a plusieurs reprises. On relève des périphrases descriptives, des anaphores : qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre ; de sa sœur Ismène ] de nous tous [ de nous qui n'avons pas à mourir ce soir La blonde, la belle, l'heureuse Ismène Le portrait est physique et psychologique. On a ainsi l'impression de bien connaitre le personnage éponyme. Physiquement, elle est petite maigre jeune fille noiraude maigre Le prologue insiste sur sa jeunesse et son dépouillement. [...]
[...] Jean Anouilh adapte la pièce Antigone en la modernisant. On peut déceler certains anachronismes. En effet, on reconnait de nombreuses choses inconnues du monde grec comme les cartes et le tricot La référence au bal et à la robe s'assimilerait plus à une soirée occidentale contemporaine. Le verbe bavarder peut aussi interpeller. Un Langage très moderne est utilisé ici. Anouilh, dans Antigone, introduit une modernité qui fait que, loin des vers du grand poète grec, son langage est une prose simple, familière et accessible. [...]
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