Poétesse lyonnaise du XVI siècle, Louise Labé est une féministe philosophe de l'amour. Dans son essai dialogué, le Débat de Folie et d'Amour elle revendique pour la femme l'indépendance de pensée, la liberté de parole amoureuse et le droit à l'éducation. Sa religion est l'amour, sa morale est l'amour, sa liberté est l'amour. "Le plus grand plaisir qu'il soit après l'amour, c'est d'en parler" dit-elle. La poétesse utilise pour cela la forme traditionnelle du sonnet faite de deux quatrains et de deux tercets. Cependant l'originalité de son oeuvre est de parvenir, dans cette forme stricte et contraignante, à exprimer avec force et finesse les tourments de la passion (...)
[...] Le registre linguistique: v.1 je me noie laisse entendre une perte de la raison. v.9 le long adverbe inconstamment montre l'instabilité de la poétesse : il est en position centrale et occupe à lui seul presque la moitié du vers syllabes sur 10). La simultanéité du ressenti des sensations opposées, (les sensations contradictoires physiques ou affectives semblent se ressentir en même temps) comme si l'euphorie et la dysphorie se mélangeaient dans le désordre mental de la poétesse qui semble perdre ainsi toute notion de temps. [...]
[...] - la poétesse décrit un désordre de son état affectif. On assiste à une alternance entre bonheur et malheur, retranscrit par : Les antithèses (mettre en parallèle 2 idées opposées) : v.4 ennuis et joie v.6 plaisir et tourment v.10 et 11 douleur et hors de peine Le chiasme (procédé qui consiste à placer 2 groupes formant une antithèse dans l'ordre inverse de celui que laisse entendre la symétrie) des vers 4 et 6. Au vers 4 c'est la joie qui l'emporte elle est placée en fin de vers, au vers 6 c'est la douleur qui est repoussée en fin de vers. [...]
[...] Sa religion est l'amour, sa morale est l'amour, sa liberté est l'amour. Le plus grand plaisir qu'il soit après l'amour, c'est d'en parler dit-elle. La poétesse utilise pour cela la forme traditionnelle du sonnet faite de deux quatrains et de deux tercets. Cependant l'originalité de son œuvre est de parvenir, dans cette forme stricte et contraignante, à exprimer avec force et finesse les tourments de la passion. Ce sonnet n°VIII de son recueil commençant par je vis, je meurs exprime les sensations d'un amour extrême et puissant. [...]
[...] Le pathétique est donc au cœur de ce sonnet. Une plainte Le jeu du pathos (l'éthos représente le style que doit prendre l'orateur pour gagner la confiance de l'auditoire : le bon sens, la vertu, la bienveillance ; le pathos s'adresse à la sensibilité de l'auditoire : ses tendances, passions, désirs, sentiments, émotions) est essentiel dans ce sonnet, la poétesse cherche à émouvoir les lecteurs. Par son écriture très maîtrisée, Louise Labé parvient à nous retranscrire l'intensité de ses sentiments passionnels. [...]
[...] La poétesse semble mimer sa transe amoureuse. - Allitération en M au vers 9 M fait penser à un gémissement, une plainte reprise et accentuée au vers final M Là aussi, la poétesse semble mimer ses sentiments, ici sa tristesse. Une plainte centrée sur elle-même Le pronom je apparaît 13 fois, en plus des pronoms et adjectifs possessifs de la première personne ma, mon). C'est donc bien une lamentation centrée sur elle-même. Cependant dans ce sonnet rien ne prouve que c'est une femme qui écrit et qui est frappée par l'amour. [...]
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