Commentaire du poème de Paul Eluard Je t'aime extrait de son recueil Derniers poèmes d'amour.
[...] Mais chez Eluard les sont souvent suivis de "pour" pour en justifier l'existence. Eluard veut justifier aux autres mais aussi à lui même les raisons de ce nouvel élan pour une femme plus jeune que lui alors que l'amour qu'il porte à Gala et Nusch est encore bien présent. Ce sera donc un amour par soustraction "pour toutes les femmes que je n'ai pas connues", il tient toutefois à rester fidèle en amour comme en politique, et veut continuer à aimer celles qu'il a connues et aimées mais réserve à Dominique une place nouvelle. [...]
[...] Eluard pense que son nouvel amour effacera ses pensées de deuil qui l'obsèdent et l'ont conduit au renfermement sur lui même. Il veut renaître, réapprendreà vivre aux cotés de Dominique, retrouver le bonheur qu'il a perdu On balaie les hésitations "Je t'aime pour ta sagesse" qui n'est pas la mienne, quel compliment à l'adresse de Dominique qualifiée de "sage" mais il sait que ce mot a plusieurs significations, elle n'est pas la sienne, celle des personnes qui avec expérience sont devenus modérées, prudentes mais plutôt celle de l'enfant, la docilité, l'obéissance. [...]
[...] On retrouve comme dans chaque poème un Eluard euphorique du plein air, du "grand large" mais dont le bonheur est néanmoins fortement centré sur ce lieu sécurisant qu'est un foyer "le pain chaud". Ses sentiments qu'il amplifie par la métonymie"ce cœur immortel" se veulent désormais consacrés à Dominique. Utilisant l'anaphore, la métonymie il martèle et amplifie la passion sincère qu'il a pour la jeune journaliste qu'il vient de rencontrer. Cette existence cependant, il sait désormais qu'elle lui est comptée, sa santé n'est pas bonne et cet amour lui est nécessaire pour survivre "je t'aime pour la santé". Qui ne serait pas sensible à cet argument ? [...]
[...] Mais, et on la comprend, Dominique hésite, doute à vivre une liaison avec un homme qui a l'âge d'être son père. Il efface d'un revers de main cette dernière hésitation "Tu crois être le doute et tu n'es que raison". Le poète a retrouvé force et séduction auprès de Dominique. Pour achever son œuvre de séduction et obtenir le "oui" rédempteur de son élue, il utilise comme tous les mortels la flatterie "tu es le grand soleil quand je suis sur de moi". [...]
[...] Il veut effacer les derniers doutes de sa nouvelle rencontre et la décider à s'engager avec lui. Il nous fait un bilan exhaustif des avantages que chacun en retirera. Utilisant l'anaphore comme à son habitude, utilisant le "je t'aime" comme un refrain il veut convaincre Dominique que chacun vivra dans la plus parfaite harmonie pour le bien de tous. Ce poème qui figure parmi les derniers poèmes d'amour heureux d'Eluard, n'en a pas la grandeur des débuts mais on y trouve beaucoup d'émotion et de sincérité. [...]
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