Commentaire analytique, type bac, sur Jacques le Fataliste et son Maître de Diderot et ayant pour sujet le discours funèbre du Maître en consolation aux pleurs de Jacques. Une première partie insiste sur les différentes étapes du discours délivré par le Maître. La seconde démontre que celui-ci à volé ses mots à un autre et en fait un stratège.
[...] Le maître ne prouve en fait ici que son automatisme et son psittacisme habituel. Jacques affirme lui-même ensuite : vous me détachez, comme un perroquet, un lambeau de la consolation d'un homme ou d'une femme à une autre femme qui a perdu son amant. Le maître semble avoir emprunté son discours à un autre pour le répéter et en avoir le prestige. Ainsi les champs lexicaux de la peine et de la douleur montrent la compréhension du maître, l'éloge du capitaine et l'apprentissage du deuil dénonce sa volonté de consoler et de garder Jacques en vie. [...]
[...] Ne prescrivez à vos regrets d'autre terme que celui que le temps y mettra. Soumettons-nous à l'ordre universel lorsque nous perdrons nos amis, comme nous nous y soumettrons lorsqu'il lui plaira de disposer de nous ; acceptons l'arrêt du sort qui les condamne, sans désespoir, comme nous l'accepterons sans résistance lorsqu'il prononcera contre nous. Les devoirs de la sépulture ne sont pas les derniers devoirs des amis. La terre qui se remue dans ce moment se raffermira sur la centre de votre amant ; mais votre âme conservera toute sa sensibilité. [...]
[...] Si le maître fait en apparence un discours sérieux et droit, celui-ci n'est en fait qu'un stratège pour divertir Jacques. Cette longue tirade est tout à fait déplacée et saugrenue lorsqu'on en observe le détail. Les trois dernières lignes trahissent pleinement la méthode utilisée : La terre qui se remue dans ce moment se raffermira sur la cendre de votre aman Le terme amant place de plus en fin de proposition, et donc, mis en valeur démontre que le discours n'est pas adapté à Jacques qui pleure son capitaine et qui n'en est pas plus une femme, ni une épouse. [...]
[...] Jacques, douloureux ne peut discourir puisqu'il pleure le capitaine. Le maître qui ne supporte pas le silence et la peine de son valet prend la parole. Ainsi le maître et le valet se complètent et la relation de supériorité et de soumission qu'ils devraient connaître est profondément altérée et même annihilée. Ce passage nourrit donc une réflexion philosophique sur la relation entre maître et esclave. Si le maître veut atténuer la peine de son valet, c'est comme il l'est formulé, parce qu'il ne savait que devenir sans sa montre, sa tabatière et sans Jacques Privé de ce dernier, il serrait perdu. [...]
[...] La relation maître-esclave 2. Un calculateur face au déterminisme 3. Un stratège divertissant 4. Un discours volé Conclusion B. Annexes Jacques, le Fataliste et son maître, publié en 1796, oscille entre roman pastoral, historique et libertin. Diderot y narre le voyage indécis et perturbé par les aléas, de Jacques et son maître. L'Œuvre se construit principalement autour du dialogue des deux personnages, souvent interrompus par les interventions de personnages secondaires et les réflexions du narrateur qui brise l'illusion romanesque classique. [...]
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