Vers 1 : On a ici une affirmation qui semble paradoxale dans le sens où la vieillesse, l'âge est associé habituellement à la sagesse, et à la connaissance, or le sujet du poème déclare croître en ignorance à mesure qu'il vieillit. L'ignorance peut être celle du poète qui n'est pas orienté vers un savoir positif. Notons également l'homophonie de « croîs » avec le verbe « croire » conjugué à la première personne du singulier au présent de l'indicatif, « crois », verbe notamment utilisé pour exprimer sa croyance religieuse, surtout suivi de « en » (...)
[...] Vers 10-11 : quelle force en bout de vers est accentué de cette manière. Les quatre murs évoquent de nouveau la chambre, le cloisonnement du sujet. Vers 12 : On a ici un retour brusque à la première personne, le sujet nous indique son impossibilité de répondre à cette question et nous rappelle son ignorance ignare proche d'un point de vue phonique de ignorant mais encore plus péjoratif, associé ici à inquiet L'inquiétude est ici associée à l'impossibilité de toute certitude, plus spécifiquement de toute certitude divine. [...]
[...] La retraite solitaire dans la chambre si elle ne sauve pas le poète de l'idée de sa finitude, mais au contraire la lui rend plus sensible, semble être le point de départ du recueillement d'une parole poétique la plus proche de la justesse. [...]
[...] Ici c'est comme si le poète avait la volonté d'affronter cela en tout cas de ne pas s'oublier dans le divertissement. Vers 7 : le silence ici personnifié apparaît comme un serviteur à défaut d'un donateur guide ou gardien Il vient ici apporter cependant un peu d'ordre Les parenthèses ici marquent une pause dans le discours, sont mimétiques du silence. Vers 8 : le silence, la solitude nous donne presque l'impression ici d'une ascèse, celle du mystique qui attend que les mensonges s'écartent à la recherche de l'ineffable, du Verbe, comme s'il s'agissait de remonter une sorte de généalogie du mensonge pour retrouver la vérité originelle. [...]
[...] C'est peut-être surtout une emprise qui échappe au sujet, une emprise sur le monde. Vers 3-4 : La seule chose qu'il c'est le monde désigné ici à travers le terme vague d'espace, comme pour souligner son indétermination. C'est un espace tour à tour enneigé ou brillant un espace qui désigne par synecdoque les saisons, l'hiver et l'été, on a ici une alternance qui ne semble pas dirigée, dépourvue de principe unificateur. L'absence des saisons de transition que seraient le printemps et l'été accentuent ce sentiment de désordre, une seule constante en vérité dans ce monde qui se présente comme chaos, celle du vide laissé par Dieu, mais jamais habité Une chute brutale qui vient clore la phrase relativement longue que constituent les vers 3 et phrase en trois temps avec un temps intermédiaire assez long, qui plus est avec l'enjambement. [...]
[...] On a ici une comparaison plutôt classique cependant entre le feu et l'amour. On a ici une association entre l'Eros et la mort. L'idée de Jaccottet serait peut-être que l'amour ne révélerait son éclat que si les amants ont conscience de leur finitude que symboliseraient les bois en cendres la faute serait ici le manque fondamentale que constituerait l'absence de Dieu. Conclusion : Ce texte évoque donc un thème fréquent de la littérature moderne, et peut-être en particulier de la poésie, celui de l'athéisme nostalgique du divin associé à la souffrance de l'individu confronté à l'idée de sa finitude. [...]
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