J'écris dans ce pays, Louis Aragon, poème, poésie, critique, engagement, utilité, inutilité
Louis Aragon, en tant que pionnier, avec André Breton, du surréalisme, révolutionne une partie de l'univers poétique : l'innovation la plus fameuse étant le rapprochement de deux images qui n'ont aucun, ou très peu, de rapports entre elles. Nous pouvons noter ce point dans la plupart de ses rêveries du Paysan de Paris, dans cette œuvre, Aragon se livre à des contemplations poétiques du quotidien, il transforme le réel en divagations poétiques, et se refuse à de simples rapprochements que l'on pourrait qualifier de « conventionnels » (comme « blonde comme les blés »). Mais il est important d'observer, que si de nombreux poètes révolutionnent un certain nombre de conventions (Rimbaud, avec un irrespect manifeste pour l'alexandrin dit classique) ils ne les bannissent pas pour autant. Cette poésie est héritière des siècles passés ; on observe la forme de l'alexandrin, pure règle issue de la poésie classique. En parallèle, Aragon use d'une liberté vis-à-vis des formes, héritage quand à celle-ci du XIXème siècle. Nous développerons également sur la forme poétique en elle-même ; comment mettre en poésie, avec ses images et sonorités, les atrocités virulemment dénoncées, ou la question de l'engagement poétique.
[...] Mais il est important d'observer, que si de nombreux poètes révolutionnent un certain nombre de conventions (Rimbaud, avec un irrespect manifeste pour l'alexandrin dit classique) ils ne les bannissent pas pour autant. Cette poésie est héritière des siècles passés ; on observe la forme de l'alexandrin, pure règle issue de la poésie classique. En parallèle, Aragon use d'une liberté vis-à-vis des formes, héritage quand à celle-ci du XIXème siècle. Nous développerons également sur la forme poétique en elle-même ; comment mettre en poésie, avec ses images et sonorités, les atrocités virulemment dénoncées, ou la question de l'engagement poétique. [...]
[...] Ils sont les mêmes rameurs dans une immense galère ; la France est une « chiourme ». Une allusion à la déportation est également perceptible avec une métonymie ; le train désigne l'engin et tout ce qu'il contient. Le tunnel quant à lui est une métaphore pour la mort ; ce long tunnel duquel on ne ressort après s'y être engouffré. Aragon, par ces effets poétiques, ne manque pas de montrer les monstruosités subis par la France et ses habitants. [...]
[...] « Qui n'est plus qu'un monceau de douleurs et de plaies ». La France a perdu son statue, la violence la « défigure », par cette négation il souligne d'avantage que la France avait un visage, un honneur, car cette notion de visage, de figure, peut être rapprochée de l'expression « avoir la tête haute » ; La France n'a plus cette fierté elle n'est plus que désolation et mort. Les champs lexicaux de la douleur et de la mort sont extrêmement forts. [...]
[...] En effet, un poète pourrait habituellement user d'image pour dénoncer, en revanche ici, l'utilisation crue des mots pour eux même en extirpe la puissance. Aragon en passe par la personnification ainsi que l'énumération : « et dont je vois les nerfs, les entrailles, les os » : la France est décharnée une personnification qui passe par la description d'un cadavre humain écorché. Les mots sont forts ; l'utilisation du mot « parque » au premier vers ; la sonorité de ce mot image l'action qu'il désigne ; « qu » est une consonne qui tape contre le palais, « r » est également une sonorité dure, qui racle le fond de la gorge (et peut même ainsi imager le dégout d'Aragon qui rage de ce constat) et la consistance du terme « parque » (deux syllabes) insiste sur l'action de parquer elle-même qui doit être rapide et sèche. [...]
[...] Aragon, avec un poème comme celui-ci prouve le changement de vision de la poésie dans le monde littéraire. L'engagement d'Aragon n'est pas déguisé, mais très visible et mis en avant ; tel un discours rhétorique. [...]
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