Commentaire composé consacré à la lettre ouverte J'accuse qu'adressa Emile Zola au Président de la République.
[...] Ce combat le dépasse donc et prend des allures épiques de lutte entre les forces du bien et du mal, lutte dont l'enjeu est le bonheur des hommes : l.5 triomphe l.8-9 et l.46-47. Conclusion : Les preuves irréfutables énoncées par un Zola qui se fait justicier de l'humanité entière porteront leurs fruits : Dreyfus sera réhabilité et réintégré dans l'armée en 1906 mais son plus célèbre défenseur mourra en 1902 d'asphyxie dans son appartement parisien, sans que l'on sache si ce décès était d'origine criminelle ou accidentelle. [...]
[...] La structure argumentative est très marquée, avec dès les premiers mots du texte un constat d'évidence par le présentatif telle Dans le passage très long qui précède cet extrait, Zola a en effet fait la démonstration que l'affaire Dreyfus était l'affaire des bureaux de la guerre On relève certains connecteurs logiques qui donnent au texte l'apparence d'une argumentation irrécusable : PUISQUE l.7 (cause), D'UNE PART [ ] DE L'AUTRE l.8-9 (addition), ENFIN l.35 (marque le terme de la liste des coupables présumés et des chefs d'accusation). Cette structure logique sert un véritable réquisitoire contre les accusateurs et les juges de l'affaire Dreyfus, que Zola entreprend au nom d'une exigence de vérité. [...]
[...] ZOLA : Commentaire de J'accuse L'aurore (1898) Introduction J'accuse ! est le titre d'une lettre ouverte écrite en 1898 par Emile Zola, écrivain naturaliste engagé dans la lutte pour réhabiliter l'officier Alfred Dreyfus, injustement condamné par les tribunaux de l'armée française pour traîtrise envers sa patrie. Dans cette lettre adressée au président Félix Faure, Zola dresse surtout un violent réquisitoire contre ceux qui ont dégradé et banni Dreyfus. Il emploie une argumentation implacable au service d'une exigence de vérité Une argumentation implacable : Le célèbre romancier Zola s'adresse au président Félix Faure : JE sujet occupe une place prépondérante (sujet de la majorité des verbes : 26 occurrences L'anaphore de j'accuse structure tout le texte (10 occurrences, souvent placées en début de paragraphe : 8 : l.14 à 38) : cette figure permet de dresser une liste/énumération des principaux responsables de la condamnation de Dreyfus et des griefs que leur reproche Zola. [...]
[...] L'apostrophe de la ligne 1 Monsieur le Président ainsi que le rappel de sa fonction l.2 votre présidence semble disculper Félix Faure d'une éventuelle accusation. Il s'agit en fait d'un habile procédé argumentatif : tout en signalant sa non-responsabilité en tant que président l.2 je me doute bien 3-4 prisonnier de la constitution et de votre entourage Zola attire cependant son attention sur le jugement de la postérité l.2 restera pour votre présidence une souillure et fait appel à sa dignité humaine l.4 pas moins (concession) un devoir d'homme L'auteur adresse sa requête avec politesse (cf. [...]
[...] II) . Au service de la vérité : La cohérence de l'extrait est essentiellement assurée par l'énumération des coupables et de leurs forfaits, menée à la façon d'un réquisitoire dans un procès. Le procureur Zola enchaîne les accusations nominatives l Tantôt il voit dans l'affaire Dreyfus la fourberie des hommes (l.14 l'ouvrier diabolique l.16 néfaste l.27 monstrueuse partialité tantôt, avec un goût de la satire prononcé, une tare innée ou professionnelle : l.15 en inconscient, je veux le croire (antiphrase qui insiste sur la personnalité malsaine de du Paty de Clam), l.17-18 par faiblesse d'esprit l.31 atteints d'une maladie de la vue et du jugement (ironie qui dénonce des accusés secondaires à la solde de l'armée). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture