Selon Rimbaud, il y a de l'effroyable du plaisir, c'est-à-dire une crainte délicieuse qu'on ressent face à un certain phénomène. C'est à la fois une position délicate, une crainte, un risque. Il y a donc une véritable rupture par rapport à la conception antique, une opposition. On est en effet loin d'une régulation du désir ou d'une mesure des plaisirs. Ainsi Rimbaud remet en cause l'idée d'un plaisir tranquille, équilibré, fini, harmonieux. Il soutient un ralliement vers la frénésie des désirs et la furie des plaisirs.
[...] Ainsi le plaisir étant nécessairement outré, déréglé, le langage le représentant ne peut être que délirant. Ainsi, je travaille à me rendre voyant Il s'agit maintenant ici de faire l'âme monstrueuse à l'instar des compralices Maintenant je m'encrapule le plus possible. Pourquoi ? Je veux être poète et je travaille à me rendre voyant Il n'y a pas de plaisir en dehors de ceux qui nous renversent. Il faut vouloir l'ivresse des plaisirs qui permettra de faire jaillir de nous une nouvelle identité. [...]
[...] D'où sa volonté de terrasser les bourgeois embourbés dans leurs plaisirs vides et fades. Je suis de race lointaine, mes pères étaient scandinaves, ils se perçaient les côtes, buvait leur sang. Je me faisais des entailles partout le corps, je me tatouais, je veux devenir hideux comme un mongol, tu verras, je hurlerais dans la rue. Je veux devenir fou de rage Il n'y a de plaisir que dans la folie, véritable recherche du déséquilibre, on cherche ce qui est hideux, ignoble, laid. Il faut laisser s'exprimer les désirs pour atteindre le plaisir. [...]
[...] Du reste, libre aux nouveaux ! D'exercer les ancêtres Il faut lutter contre leur jeu moisi Il y a donc une réelle volonté de produire autre chose, il faut balayer les ancêtres, Rimbaud se lance dans une guerre contre la théorie de l'imitation. Balayer ces millions de squelettes qui depuis un temps infini ont accumulé les produits de leur intelligence borgnesse en s'en clamant les auteurs - Violence issue d'un contexte politique A Charleville, Rimbaud s'ennuie, car c'est une ville de garnison, organisée militairement, loin de la capitale et qui regorge de bourgeois. [...]
[...] Ainsi, nécessairement, le plaisir est lié à la douleur qui est au cœur du plaisir. Sans cet effroi du plaisir, cette terreur délicieuse qui hante le plaisir, on serait dans une sensation fausse du plaisir. Tout est prose rimée, jeu, avachissement et gloire d'innombrable génération idiote (Demeny) Rimbaud veut rompre avec le passé et avec les poètes de son temps influencés par ceux du passé. Mais vous finirez toujours comme un satisfait qui n'a rien fait sans compter que votre poésie subjective sera toujours horriblement fadasse (Izambard) Dans la poésie de Rimbaud, le plaisir se définit par sa force, par une brutalité qui nous renverse ou nous brise. [...]
[...] On est en effet loin d'une régulation du désir ou d'une mesure des plaisirs. Ainsi, Rimbaud remet en cause l'idée d'un plaisir tranquille, équilibré, fini, harmonieux. Il soutient un ralliement vers la frénésie des désirs et la furie des plaisirs. Seule cette attitude nous permettrait de goûter à la quintessence du plaisir. Il n'y a donc pas de véritable plaisir en dehors de cette frénésie des désirs. Il faut vouloir une sorte de déchainement des plaisirs et d'illimitation des désirs. [...]
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