Itinéraire de Paris à Jérusalem, ruines de Sparte, Chateaubriand, réminiscences antiques, Grèce, martyrs, fantasme de la ruine, narration, chute des civilisations, archéologie, expérience de voyage
Itinéraire de Paris à Jérusalem fait partie des oeuvres qui peuvent s'apprécier parallèlement à la lecture d'une autre, ici, Les Martyrs. Le but du voyage relaté par Chateaubriand est initialement d'aller chercher la couleur locale de la Grèce et de l'Orient afin de créer un cadre vrai et authentique aux Martyrs. Le voyage de Chateaubriand débute en Grèce où sont nombreux ceux qui ont cherché avant lui et en vain la célèbre cité de Sparte, ou du moins ce qu'il en reste.
[...] L'étude objective ne fait qu'amoindrir l'impression initiale de grandeur du lieu « d'épaisses murailles ; j'en fis deux fois le tour, et je comptai mille cinq cent soixante et mille cinq cent soixante-six pas communs, ou à peu près sept cent quatre-vingts pas géométriques ; mais il faut remarquer que j'embrasse dans ce circuit le sommet entier de la colline, y compris la courbe que forme l'excavation du théâtre dans cette colline ». Conclusion Finalement, l'étude du fantasme n'est qu'un prétexte au thème sous-jacent de l'expérience décevante du voyage. Une solution au moins temporaire serait d'adopter vis-à-vis de la ruine l'approche de l'archéologie qui concilie la recherche de la connaissance de l'historien et l'envol de l'imaginaire du littéraire. [...]
[...] D'ailleurs, la ruine de Sparte n'est pas désignée comme telle, pour Chateaubriand elle est bien Sparte et non pas sa ruine, il y a une véritable visualisation du désir. Le fait d'avoir réalisé le fantasme et de pouvoir pleinement l'observer amène à une forme de méditation sur ce qu'est réellement le fantasme de la ruine. C'est une réflexion qui se fait toujours à la lumière du soleil dans un paysage nostalgique « le soleil se levait derrière les monts Ménélaïons. [...]
[...] La réalisation du fantasme provoque un trouble indéfinissable « je ne puis peindre les sentiments confus » puisqu'il y a de la joie à réaliser son rêve, mais aussi de la tristesse puisqu'il n'y a plus rien à rêver. La structure pronominale se retrouve, ce sont les sentiments qui agissent sur Chateaubriand et l'utilisation du verbe assiéger est symbolique puisqu'il est généralement utilisé pour une cité. Soudain, le rythme des phrases change avec une répétition de la conjonction de subordination « puisque » afin de prouver la reconstitution mentale de la ville qu'a été la ruine par une explication théorique basée sur les connaissances antiques. C'est le commencement de l'abandon du sentiment au profit de la réflexion. [...]
[...] Itinéraire de Paris à Jérusalem, ruines de Sparte - Chateaubriand (1811) - L'expérience des ruines est-elle à faire par le biais des réminiscences antiques ou bien avec un détachement moderne ? Présentation du texte : accroche succincte Itinéraire de Paris à Jérusalem fait partie des œuvres qui peuvent s'apprécier parallèlement à la lecture d'une autre, ici, Les Martyrs. Le but du voyage relaté par Chateaubriand est initialement d'aller chercher la couleur locale de la Grèce et de l'Orient afin de créer un cadre vrai et authentique aux Martyrs. [...]
[...] « Et je criai de toute ma force : Léonidas Aucune ruine ne répéta ce grand nom, et Sparte même sembla l'avoir oublié. » Il y a une véritable opposition entre la mémoire des lieux, qui bien qu'acteurs dans la construction grammaticale, sont voués à disparaitre et avec eux leur histoire, et la mémoire de l'Histoire qui se transmet tant qu'il y a un homme vivant qui cherche à la connaître. C'est pour cela que l'Histoire a autant de valeur, c'est qu'elle garde vivant dans la mémoire collective ce qui est mort. [...]
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