Locke met en avant le problème de la mouvance de l'être, de son ambivalence .Une conscience interrompue par l'oubli car le sujet refoule ses passions et ses désirs reste alors une mémoire subjective qui trie, élimine, réorganise. Ainsi avec le temps il devient difficile de faire la part des choses et de distinguer les illusions et de se remémorer ce que inconsciemment on a cherché à oublier. Locke s'interroge alors sur ce qui constitue notre être, notre identité puisque nous avons un rapport ambivalent à notre identité.
Si l'on considère les distinctions de sens formulés par Paul Ricœur sur la notion d'identité, soit l'identité pensée sous le concept de pluralité, la mêmeté qui renvoie à la similitude, une identité de ressemblance basée sur la rétrospection et l'ipséité, une identité en mouvement, qui se cherche se créer.
Le problème posé par l'identité est qu'elle n'est jamais acquise, elle nécessite un travail constant. Ce travail est d'autant plus opaque puisque nous avons un rapport ambivalent à ces deux types d'identités dont les mécanismes ne nous sont pas immédiatement identifiables, car inconscient, de plus cette opacité est renforcée par le fait de prendre en compte notre singularité comme notre universalité (sujet est tissé de relation aux autres), notre identité ce constitue par rapport à autrui.
Ainsi toutes les difficultés de cerner le sujet et les différentes problématiques liées à l'identité, à son ambivalence et à la mouvance de l'être, ne rendent-elle pas factice la tentative d'écriture de soi ? Est-ce une vaine tentative, ou un remède ? Quel est le rapport entre ces deux identités et les écritures de soi ?
[...] En quoi l'écriture de soi parvient-elle à répondre au questionnement de l'être, qu'elles sont les enjeux de tels récits quant à la constitution de l'être? Si le sujet ne préexiste pas à l'écriture, nous pouvons remarquer que c'est à travers le récit de son expérience, de son histoire dans un rapport à la fois universel et individuel que le sujet parvient à s'inscrire dans le monde et à ce constituer, de cette manière il se construit une identité personnelle. Cette hypothèse est corrélée par Paul Ricoeur qui écrit dans Temps et Récit Le temps devient temps humain dans la mesure ou il est articulé de manière narrative; en retour le récit est significatif dans la mesure ou il dessine les traits de l'expérience personnelle La connaissance de soi est un enjeu du bonheur et de l'ataraxie depuis l'antiquité, connait toi même ainsi que la question Qui suis- je? [...]
[...] Le narrateur autobiographique assure ne pas avoir de souvenirs d'enfance, lorsqu'il a un trou de mémoire il ne cherche pas à le combler, afin de combler cette lacune il remplace des souvenirs personnels par des faits historiques, objectifs, pourtant cela n'est pas constitutif d'un être et ne comble pas son manque. La solution pour parvenir à une identification est alors pour l'auteur la substitution, puisque W est le seul lien à son enfance, il va réinventer, achever et publier W afin de mettre en trait sur son passé. Dans cette optique l'écriture de soi est constitutif de l'être puisqu'elle parvient à dépasser le problème de l'identité en symbolisant, en permettant à l'auteur de s'exprimer, de se constituer comme sujet, et dans une certaine mesure de se révéler. [...]
[...] Si l'on considère les distinctions de sens formulés par Paul Ricœur sur la notion d'identité, soit l'identité pensée sous le concept de pluralité, la mêmeté qui renvoi à la similitude, une identité de ressemblance basée sur la rétrospection et l'ipséité, une identité en mouvement, qui se cherche se créer. Le problème posé par l'identité est qu'elle n'est jamais acquise, elle nécessite un travail constant. Ce travail est d'autant plus opaque puisque nous avons un rapport ambivalent à ces deux types d'identités dont les mécanismes ne nous sont pas immédiatement identifiables, car inconscient, de plus cette opacité est renforcée par le fait de prendre en compte notre singularité comme notre universalité (sujet est tissé de relation aux autres), notre identité ce constitue par rapport à autrui. [...]
[...] Quel est le rapport entre ces deux identités et les écritures de soi? Quels en sont les conséquences, les impacts, que révèlent les oublis et ce qui peut être analysé comme dissimulation, remaniement, caractéristique de l'inconscient? Il convient de prendre en compte le problème de l'identité à travers les concepts de mêmeté et d'ipséité et de constater leur imbrication dans les écritures de soi, puis de dégager les enjeux de ces notions d'identités afin de constituer une méthode de dépassement de la problématique de l'identité, enfin s'intéresser au dépassement et à ce qui peut être constitutif de l'être. [...]
[...] Ipséite et mêmeté dans l'écriture de soi- "La première identité que Ricœur nomme "mêmeté" est toujours prise en défaut, invalidée par le passage du temps, tandis que la seconde, ou "ipséité", est constamment en chantier", P. Gasparini Dans Temps et récit et Soi-même comme un autre Paul Ricœur a étudié la fonction du récit dans la structuration de l'identité personnelle. Depuis Locke, nous savons que l'identité de l'individu est vouée à l'instabilité et à la discontinuité; car il ne peut se fonder, pour l'attester, que sur sa mémoire, dont le témoignage n'est pas fiable. [...]
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