Commentaire composé (niveau lycée) du dénouement de la pièce de théâtre d'Eugène Ionesco Le Roi se meurt.
[...] Cependant, on peut noter un écart parodique de ce dénouement. En effet, celui-ci se déroule sans solennité puisque la mort est représentée par une simple disparition des personnages comme le montre la phrase Puis le Roi et son trône disparaissent également. De plus, la familiarité de Marguerite qui tutoie le Roi ainsi que le montrent les phrases Tu ne peux plus t'attarder, tu ne peux plus t'arrêter, tu ne dois pas.», Tiens-toi tout droit, tu n'as pas besoin de ton gourdin, d'ailleurs tu n'en as pas efface quelque peu le tragique. [...]
[...] mesure qu'elle lui donne ces ordres, le Roi raidit ses membres.) Donne-moi un doigt, donne-moi deux doigts trois quatre cinq les dix doigts. Abandonne-moi le bras droit, le bras gauche, la poitrine, les deux épaules, le ventre. (Le Roi est immobile, figé comme une statue.) Et voilà, tu vois, tu n'as plus la parole, ton cœur n'a plus besoin de battre, plus la peine de respirer. C'était une agitation bien inutile, n'est-ce pas ? Tu peux prendre place. Disparition soudaine de la reine Marguerite par la droite. Le Roi est assis sur son trône. [...]
[...] Ionesco met en scène la mort du Roi comme un anéantissement. Tout d'abord, cette vision de la mort est suggérée à travers le discours de la reine Marguerite. La mort est alors montrée athée, comme perte des perceptions visuelles : Renonce aussi aux couleurs mais également comme perte de la conscience du temps ainsi que des sensations de soif comme le montrent les phrases Ce n'est plus le jour, ce n'est plus la nuit, il n'y a plus de jour, il n'y a plus de nuit et Tu n'as pas soif Lorsque le Roi est proche de la mort, il perd également l'odorat et la parole, et donc la communication, ainsi que l'indiquent les termes Oublie son odeur et Tu n'as plus de parole Enfin, le Roi perd ses fonctions vitales avec l'arrêt du cœur et de la respiration ainsi que le montre la fin de la tirade de la reine Marguerite Et voilà, tu vois, tu n'as plus la parole, ton cœur n'a plus besoin de battre, plus la peine de respirer. [...]
[...] Laisse-toi diriger par cette roue qui tourne devant toi. Ne la perd pas de vue, suis- là, pas de trop près, elle est embrasée, tu pourrais te brûler. Avance, j'écarte les broussailles, attention, ne heurte pas cette ombre qui est à ta droite . Mains gluantes, mains implorantes, bras et mains pitoyables, ne revenez-pas, retirez-vous. Ne le touchez pas, ou je vous frappe ! (Au Roi.) Ne tourne pas la tête. Evite le précipice à ta gauche, ne craint pas ce vieux loup qui hurle . [...]
[...] Puis le Roi et son trône disparaissent également. Enfin, il n'y a plus que cette lumière grise. La disparition des fenêtres, portes, murs, Roi et trône doit se faire lentement, progressivement, très nettement. Le Roi assis sur son trône doit rester visible quelque temps avant de sombrer dans une sorte de brume. Marivaux, Le Roi se meurt (dénouement) Dramaturge du XXème siècle, Ionesco écrit en 1962 Le Roi se meurt. Avec le titre de sa pièce, par le thème qu'il indique et par le choix du personnage de la plus haute noblesse, il semble s'inscrire dans la tradition de la tragédie. [...]
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