Baudelaire est un poète du XlXème siècle dont l'oeuvre majeure est un recueil de poèmes publié en 1857, Les Fleurs du Mal qui est condamné pour immoralité. En effet, Baudelaire est un révolté sur le plan familial et esthétique, et cette révolte est mal comprise. C'est ce que transmet l'image douloureuse du poète, homme et artiste dans ce recueil. L'expérience toujours désenchantée du réel entraîne une obsession de l'idéal, la construction par l'imaginaire de lieux heureux associée au renouvellement du langage poétique.
C'est le cas ici. Baudelaire invite celle qu'il aime (Marie Daubrun) à partir dans un pays qui se confondrait avec l'amour et le bonheur (...)
[...] Elle est idéalisée dans un projet de vie commune, toute orientée vers l'amour. Quel pays le poète crée-t-il pour vivre avec celle qu'il aime ? II] Le pays Imprécision géographique : Vers 3 là-bas et le premier mot du refrain Là fait part de cette imprécision géographique. Cependant quelques précisions lui donnent un double aspect qui sont les deux types de paysage qui s'entremêlent, la Hollande et l'orient. La Hollande : Eléments du paysage qui se rapportent à la Hollande : lumière diffuse vers 7 et 8 (soleil, pluie, nuages), font penser aux tableaux de Vermeer et à ses ciels hollandais. [...]
[...] Termes de tendresse sœur d'élection souvent chez Baudelaire), c'est un amour spiritualisé (fraternité de cœur, d'esprit). C'est elle qui comprend, réconforte malgré sa fragilité d'enfant et ses larmes (sensibilité). - Femme dangereuse, incarnant la femme fatale, c'est-à-dire qui porte la mort par ses yeux, son regard : traîtres yeux La tradition chrétienne en renvoie l'image et pourrait même être considéré de sorcière avec le mot charmes dont le sens étymologique renvoie à la magie, à l'envoûtement, à ce qui rend fou. [...]
[...] Le passage du conditionnel (deuxième strophe) à l'impératif vois vers 29) et à l'indicatif (autres verbes) actualise le rêve, le rend présent comme s'il se vivait à ce moment-là. Une ville est évoquée vers 37 avec des canaux vers 29 qui équivalent au port mais en ville, pas en bord de mer, puisque des champs l'entourent. Les canaux rappellent aussi le voyage. Paradoxalement, celui-ci se présente non pas comme un départ mais comme un retour puisque les vaisseaux viennent du bout du monde vers 34. [...]
[...] Atteint par le rêve mais aussi par une nouvelle poésie : poésie subjective vers 9. Poésie avec des correspondances entre la femme et le pays ainsi que des mots abstraits du refrain qui reprennent les différents éléments de la description. Conclusion : Un des plus beaux poèmes de Baudelaire, un des plus travaillés, à travers une harmonie, des visions, des correspondances. Une poésie nouvelle où la logique est exclue, où les rapports entre les objets et les sentiments deviennent de plus en plus étroits (porte ouverte aux poèmes de Rimbaud et des surréalistes). [...]
[...] L'impression qui domine dans cette strophe est celle du bien-être et de la paix : les bateaux semblent dormir vers 30 (métaphore qui les anime d'une vie animale et calme) et le monde s'endort vers 39, dans un crépuscule encore doré, lumineux et chaud vers 40. Questions d'ensemble sur le voyage. La forme du voyage : - Baudelaire a très peu voyagé. Son seul grand voyage l'a conduit dans l'océan indien jusqu'à la Réunion. Il ne s'appuie pas sur son expérience vécue et il n'y a pas vraiment de déplacement géographique. - Le voyage est surtout imaginaire, immobile. Le titre l'indique : ce qui intéresse le poète est plus la promesse et l'idée du voyage que le voyage lui-même. [...]
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