Devenir animal, littérature, philosophie deleuzo-guattarienne, Mille plateaux, Moby Dick, La Lettre écarlate, théories psychanalytiques, pulsionnalité, René Descartes, rapport homme animal, amour, désir, humanisation, déterritorialisation
Le devenir-animal est un syntagme créé par Deleuze et Guattari dans leur ouvrage "Mille plateaux" paru en 1981. Qu'est-ce qu'un plateau ? On pourrait le définir comme une surface horizontale sur laquelle on se déplace, un champ d'immanence qui évoque le rapport qu'entretient l'écriture avec son support. Sautons donc à pieds joints sur le plateau du "devenir-intense, devenir-animal, devenir-imperceptible" : il nous faut bien sûr définir ce devenir-animal, qui n'a rien à voir avec les devenirs des fables et des contes mythologiques. Il ne s'agit pas à proprement parler d'une métamorphose en animal. D'ailleurs, il n'est pas toujours question de l'animal dans les textes de notre corpus. En cela réside la subtilité : "Le devenir-animal de l'homme est réel, sans que soit réel l'animal qu'il devient" (Mille Plateaux, p291). Les devenirs sont essentiellement des façons de parler de l'existence dans un agencement scripturaire.
Les textes du corpus étudiés sont :
- Moby Dick - Herman Melville (1851)
- La bête dans la jungle - Henry James (1903)
- La femme changée en renard - David Garnett (1922)
[...] Tout comme le désir de jouissance aboutit à la petite mort, au bout du voyage d'Achab, était-il vraiment possible qu'il trouve autre chose que la mort ? Et est-ce un désir de vie ou un désir d'anéantissement qui meut Melville dans sa pulsion d'écriture ? La baleine et la pulsion de mort semblent converger et se confondre en un seul et même point. À propos de sa course acharnée, Achab s'exprime en ces termes : Pour moi, cette baleine blanche est une muraille. [...]
[...] La sensualité évidente que dégage cette description nous fait comprendre que le devenir-animal de Sylvia ne se manifeste pas sans être accompagnée d'un essor de pulsionnalité profonde, traduite par le redoublement d'attirance que M. Tebrick semble ressentir à l'égard de ses attributs et de ses manières renardesques (p84). Les deux amants des textes de Garnett et James, May et Mr. Tebrick, démontrent une volonté de suivre l'être aimé dans son devenir-animal, mais se retrouvent néanmoins confrontés à une défusion forcée : dès lors, il est impossible pour eux de superposer leurs territoires pour n'en faire qu'un à nouveau. Nous avons traité de l'amour : qu'en est-il du désir et de la sexualité ? [...]
[...] Giono, J. (1941). Pour saluer Melville. Paris : Gallimard. Descartes, R. (1637). Discours de la méthode : Ve partie. Paris : Flammarion. Murat, M. ( octobre). [...]
[...] Il n'est pas question ici de traduire en symboles et de mettre en forme un mouvement qui ne saurait se lire autrement que de la façon dont il se présente à nous. Symboliser le devenir-animal, c'est lui soustraire sa part de pulsionnalité, et, en définitive, de devenir. Ce à quoi Deleuze et Guattari s'intéressent, c'est moins à la signification du devenir qu'à cet élan que l'écriture mime vers des buts extraordinaires, de la femme à la molécule en passant par la baleine ou par le renard : c'est cela que nous illustrerons dans notre travail. [...]
[...] Jacques Derrida - L'animal que donc je suis. Major-prépa. https://major-prepa.com/ Ost, I. (2014). Anomal et animal : quelques réflexions sur le devenir-animal et la ligne de fuite à partir de la philosophie de Deleuze-Guattari, ainsi que des écrivains Jim Harrison et Caroline Lamarche. Eikasia. Revista de filosofia (no. p. 19-34. [...]
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