Dans un roman, l'instance narrative comprend deux personnages fictifs : celui qui raconte et celui à qui il s'adresse, donc le narrateur et le lecteur virtuel.
Dans les deux livres étudiés, le narrateur parle, voit et sait, il s'agit donc de narrateurs omniscients et en dehors de la diégèse, hétérodiégétiques. Le narrateur décrit le décor de l'histoire, mais aussi les attitudes, les sentiments des personnages en incluant cela dans une période donnée, lorsqu'il s'agit du roman de Quignard. Il dit ce que les personnages pensent, ressentent, et de quelle façon ils se définissent.
Nous allons étudier tout d'abord comment les narrateurs s'expriment dans les deux livres, ensuite de quelle manière ils sont présents, et pour finir, la relation avec le lecteur.
[...] La façon de commencer les bergers est assez similaire : la route droite et longue traversait le pays des dunes avec par la suite une description tout aussi détaillée que dans la précédente nouvelle. Le narrateur indique les mouvements des personnages et ils retournèrent vers Genna par exemple. Dans tous les matins du monde les lieux sont décrits précisément une maison qui avait un jardin qui donnait sur la Bièvre tout comme les indices de temps par rapport à l'espace C'était le commencement du printemps. Il le poussait hors de la cabane (P.65). [...]
[...] De plus Petite Croix est sourde, et lorsque l'on n'a pas ce handicap, les sentiments pourraient être plus difficiles à déchiffrer, pourtant la rêverie passe au dessus et nous fait entrer dans un autre monde. Tous les matins du monde est certes un roman fictif, mais il met en scène quelques personnes ayant existé, dans une période située précisément. Ainsi il y a un réalisme qui permet au narrateur de s'inclure plus aisément grâce au regard du lecteur qui connaît ce monde, moins onirique et donc plus proche de lui. [...]
[...] Dans le roman de Quignard, la musique est l'élément fondamental alors que dans les nouvelles de Le Clézio, la vue et le regard constituent l'histoire. Les différentes manières d'écrire visent à nous faire ressentir les choses importantes pour les personnages, pour qu'on puisse les comprendre et mieux entrer dans leurs situations. L'instance narrative est différente dans les deux romans, bien que l'on puisse faire des rapprochements par rapport aux descriptions et aux narrateurs qui tiennent les mêmes rôles : ceux de nous montrer quelque chose en nous faisant saisir tous les éléments importants à la construction de l'histoire et de lieu. [...]
[...] Pas forcément de valeurs, mais par des interprétations peut-être qu'on entendait (P.14), loin (P.20), jusqu'à (P.21) dans peuple de ciel ou encore comme la nuit était longue dans ce pays ! dans les bergers ou l'on remarque l'importance de l'exclamation. Ainsi le narrateur appuie sur certaines phrases pour que le lecteur cerne au mieux la situation. il bouillait de colère (P.53) dans tous les matins du monde est une image claire de la situation, c'est un axiologique, nous avons l'impression que le narrateur porte un jugement. Le style d'écriture et les temps des verbes ne sont pas les mêmes dans les deux livres. [...]
[...] La façon de décrire compte aussi pour narrer ce que ressentent les personnages, ce qu'ils pensent. Ceci met une proximité entre le narrateur et le lecteur, puisqu'il y a un partage d'un monde virtuel ou des vies sont créées par les mots. Ainsi nous savons ce que ressent Petite Croix en voyant les nuages ou ce que pense monsieur de Sainte Colombe de Marin Marais par exemple. Cela en tenant compte de la focalisation, on connaît mieux les sentiments des protagonistes principaux. [...]
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