En qualifiant
[...] La halte dans la clairière permet à l'auteur de souligner le rôle capital de la forêt : elle fascine l'homme parce qu'elle est inhumaine. Sa grande force est d'ignorer l'homme dont elle mine la résistance. A son action destructrice et dissolvante, l'homme doit opposer une énergie sans défaillance. Son règne dans La Voie Royale qui fait d'elle un des protagonistes essentiel du roman, rappelle que, pour Malraux, exister c'est exister contre en l'occurrence contre les puissances maléfiques de la forêt. Avant les Moïs, la défaite, la torture, l'humiliation, la maladie et la mort, elle est dans le livre la première incarnation du Destin. [...]
[...] André Malraux, la Voie Royale, 3eme partie, chapitre I A travers la clairière . la certitude de la mort Introduction En qualifiant la Voie Royale d'initiation tragique Malraux a mis lui-même l'accent sur le caractère dominant de ce livre. Celui-ci illustre précisément la tentative de l'auteur, qui est de transformer le roman traditionnel pour en faire un grand moyen d'illustration du tragique moderne. La Voie Royale appartient donc à ce genre que Mauriac appelle le roman métaphysique chargé d'illustrer par le biais des personnages et de leurs aventures une vision particulière de la condition humaine. [...]
[...] L'image de la submersion prouve bien que, fascinante, délétère et paralysante, la forêt a vaincu pour un moment les résistances du jeune homme en l'amenant à une acceptation indifférente de la défaite et de la mort. Claude s'enfonce dans une rêverie comme un bâtiment qui sombre. Conclusion Ce texte est caractéristique de l'art de Malraux qui consiste à imposer une angoisse par un rythme, ici la cadence martelante des phrases nominales, et à la résoudre brusquement dans la fulguration d'une image ou la cadence régulière d'un chuchotement prophétique. [...]
[...] L'art de Malraux dans ce texte consiste à établir une corrélation étroite entre la description de la forêt et la montée de l'angoisse chez le héros. Développement I L'univers comme un piège L'univers comme piège, telle est l'impression imposée des le départ et entretenue par l'ordre des perceptions : la clairière qui pourrait être ressenti comme une cassure dans l'épaisseur de la forêt est ressentie comme une ratière ; le sentier est effacé, toute issue semble bouchée. La fuite vers le haut est impossible et la clairière est comme un puits de végétation hostile au fond duquel se débattent les hommes. [...]
[...] De fait, le texte s'insère dans une tradition qui va de Pascal à Malraux en passant par Vigny et qui plait a souligné l'indifférence du monde, face aux souffrances et à l'action des hommes, d'où une impression tragique de solitude et d'impuissance. Ce sentiment de néant de la condition humaine face à la formidable puissance de l'univers se traduit ici par le gigantisme des arbres aux dimensions colossales le vide du ciel, moins couvercle que spirale et gouffre inversé. L'atmosphère moite et étouffante donne le sentiment d'une vie progressivement réduite a ses aspects larvaires et décomposés. [...]
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