L'Ingénu, Voltaire - analyse du chapitre IX

Thèmes abordés

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Résumé du document

L'Ingénu est une œuvre de Voltaire, philosophe des Lumières, parue en 1767, étiquetée généralement comme un conte ou un roman philosophique. Voltaire y raconte les aventures d'un Huron (« l'Ingénu »), qui, arrivé en France, regarde la vie française avec candeur et, engagé dans une histoire d'amour, se trouve confronté à de multiples difficultés face aux pouvoirs religieux et tyranniques du siècle de Louis XIV. Dans le chapitre IX, l'Ingénu arrive à Versailles. Il fait part de son envie de se rendre utile et veut parler au roi en faveur des familles persécutées par les jésuites. Il demande aussi que l'on fasse sortir Melle de St Yves du couvent. Il réclame une compagnie de cavalerie pour défendre la Basse-Bretagne des invasions anglaises.

Extraits

[...] L'ingénu est le neveu de monsieur le prieur de Notre-Dame de la Montagne qui comme son nom l'indique est religieux. C'est lui qui l'a accueilli en Basse Bretagne dans sa maison ce qui permet au Huron d'espérer avoir une chance de plus que Mademoiselle de St-Yves soit libérée car l'ordre religieux faisait alors parti des catégories sociales privilégiées. Néanmoins à l'issue de cet extrait le lecteur voit mal comment l'Ingénu pourrait obtenir gain de cause alors que le seul interlocuteur à qui il a difficilement réussi à parler lui propose tout juste d'acheter à prix d'or une lieutenance En souhaitant parler au roi en faveur de cinquante mille familles que je prétends lui rendre l'Ingénu dénonce également les persécutions des protestants qui ont dû fuir la France pour leur foi. [...]

[...] En effet pour que l'Ingénu porte à la connaissance du Roi tous ses problèmes il doit d'abord passer par le premier commis de monsieur Alexandre puis par monsieur Alexandre lui-même puis par Monseigneur de Louvois De ce fait le Roi est pratiquement intouchable et le Huron a peu de chances que Sa Majesté entende parler de lui. L'Ingénu souhaite également une juste reconnaissance de son acte héroïque contre les Anglais qu'il avait empêché d'envahir la Basse-Bretagne. Il souhaite donc en échange une compagnie de cavalerie pour rien alors que le commis lui proposait tout au mieux la permission d'acheter une lieutenance comme si les actions et les prises de risque de l'Ingénu qui a vécu longtemps en Angleterre comptaient moins que l'argent. [...]

[...] Tout d'abord Voltaire critique dans son conte l'absolutisme qui régnait à cette époque. Pour autant son satyre reste précautionneux puisqu'à aucun moment de cet extrait il ne cite directement le nom du Roi qu'il souhaite viser évitant ainsi la censure qui était légion à ce moment là. Même sans le nommer Voltaire désigne le Roi comme responsable de tous les maux de l'époque, idée des Lumière qu'a repris l'auteur. Il critique également la suprématie du Roi qui est au-dessus de tout y compris des lois car il est le seul à pouvoir donner Mademoiselle de St-Yves [ ] par mariage au Huron alors que jusqu'à présent tout le monde lui a dit qu'il lui été impossible de se marier avec sa marraine. [...]

[...] En arrivant dans la cour des cuisines l'Ingénu demande à ses porteurs à voir le Roi, on sait de ce fait implicitement que la scène se déroule à Versailles. Il débarque en pot de chambre donc il vient de Paris puisque ces voitures reliaient alors la capitale à Versailles. On peut supposer que cette scène se déroule au XVIII° siècle car Voltaire vécut et écrit ce conte à cette époque bien qu'il y ait peu d'indications temporelles dans cet extrait. [...]

[...] Le grand nombre d'actions et leur enchaînement provoque un effet de dynamisme. En effet, L'ingénu débarque en pot de chambre dans la cour des cuisines puis battit ses porteurs, à ce moment-là un garde du corps arrive, calme l'Ingénu et le guide dans sa quête et ils s'arrêteront finalement chez Louvois La présence de verbes d'action au passé simple tels que battit frappèrent ou parut renforcent cette impression de dynamisme. De plus cet extrait est pratiquement exclusivement composé de phrases courtes juxtaposées rendant la scène plus énergique. [...]