Après l'exposition du contexte de rivalité avec les Bourbons tant le parti est intéressant, le narrateur, sans atermoiement, fait avancer l'intrigue par une double révélation. La Princesse avoue au comte la passion éprouvée pour le duc de Guise, ce que nous savions déjà ; c'est là l'occasion de révéler la passion du comte pour sa protégée.
L'intérêt du passage est donc de présenter en contrepoint deux passions impossibles chez deux personnages admirables. D'un côté, celle d'une jeune femme mariée, de l'autre celle d'un homme mûr et sage. Elles devraient être différentes. Or, le passage montre des similitudes et alerte ainsi sur les dangers de la passion. Le texte joue des focalisations pour suggérer une différence de nature entre les deux personnages.
[...] Or, le passage montre des similitudes et alerte ainsi sur les dangers de la passion. Le texte joue des focalisations pour suggérer une différence de nature entre les deux personnages. Le texte s'ouvre sur des circonstances qui vont permettre l'aveu : les nécessités guerrières ont l'avantage d'éloigner le mari la continuation de la guerre l'appelait alors que les époux ne se connaissent quasiment pas[6]. Cela facilite l'aveu d'une femme vertueuse : il n'y a pas encore de complicité entre elle et son époux. [...]
[...] Une rivalité s'instaure autour du mariage puisque l'héroïne constitue un parti intéressant[3]. Le comte de Chabannes apparaît quant à lui comme un homme noble, il est d'ailleurs qualifié d'esprit fort sage[4]. Il a rejoint le camp des catholiques par amitié pour le Prince de Montpensier contre tous ses propres intérêts[5] ; cela amorce déjà, en un sens, sa fin. Il représente la pureté dans un monde de mensonges, ce qui le condamne d'emblée. On peut ainsi établir un parallèle entre lui et madame de Clèves. [...]
[...] Tandis que, pour la princesse, le discours indirect évoque la complexité de l'aveuglement, le narrateur omniscient livre sans détour la vérité recélée par le comte. De cette manière, la narration éclaire le devenir des personnages. La limpidité des phrases du comte témoigne de son abnégation et de sa droiture ; à l'inverse, la complexité des propos de la princesse dessine le portrait d'un être plus vulnérable, prélude aux tentations futures. Mme de Lafayette. La Princesse de Montpensier. Paris : Le Livre de Poche p Voir p : ne pouvaient voir qu'avec envie. [...]
[...] Le modalisateur presque vient ainsi contredire le plus que parfait précédemment utilisé. De même, la tournure restrictive ne lui en restait que suppose tout de même qu'il en reste quelque chose, ce qui explique sa joie face aux exploits du duc de Guise[7]. Le terme nécessaire semble paradoxal dans la mesure où l'argument est de faire de son ancienne passion le garant de sa fidélité. D'ailleurs, s'il faut défendre l'entrée de son cœur, c'est bien que l'héroïne sent qu'elle peut succomber. [...]
[...] Voir p Voir p : Malgré toutes ces belles résolutions qu'elle avait faites à Champigny, elle commença à être persuadée de sa passion. Voir p : Il se résolut, par une générosité sans exemple, de s'exposer pour sauver une maîtresse ingrate et un rival aimé. Voir Mme de Lafayette. La Princesse de Clèves. Paris : Le Livre de Poche p : Madame de Clèves lui paraissait d'un si grand prix qu'il se résolut de manquer plutôt à donner des marques de sa passion que de hasarder de la faire connaître au public. [...]
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