Incipit du « Guépard » de Lampedusa, de la p.9, « La récitation quotidienne du Rosaire […] » à la p.13, « […] le calme pourtant douteux »

Résumé du document

Le Guépard est une œuvre de Giuseppe Tomasi Lampedusa rédigée en 1958. Oeuvre hors de son temps, elle raconte l'histoire de Don Fabrice, un noble qui va connaître la chute de sa classe en Italie. Il en a pleinement conscience car il dit à un moment donné de l'œuvre « nous étions des guépards et des lions, ceux qui nous succéderont seront des chacals et des hyènes ». Ici l'incipit de l'œuvre s'accentue sur les détails de la maison Salina, d'une pièce en particulier où la famille se réunit. Une brève description de chacun mis à part de Don Fabrice, l'imposant maître de maison. Il s'agit ici d'une accroche pour plonger le lecteur dans l'ambiance générale du livre, la Sicile et ses habitants, ses personnages principaux et leur lieu de vie. Riche en d'éléments variés, l'incipit est créateur de questionnements divers : quelle est la dimension religieuse de l'œuvre ? La dimension humoristique ? Quel est le caractère du personnage Don Fabrice ? Les personnages secondaires ?

Extraits

[...] Incipit du Guépard de Lampedusa, de la p.9 La récitation quotidienne du Rosaire [ ] à la p.13 [ ] le calme pourtant douteux Le Guépard est une œuvre de Giuseppe Tomasi Lampedusa rédigée en 1958. Oeuvre hors de son temps, elle raconte l'histoire de Don Fabrice, un noble qui va connaître la chute de sa classe en Italie. Il en a pleinement conscience, car il dit à un moment donné de l'œuvre nous étions des guépards et des lions, ceux qui nous succéderont seront des chacals et des hyènes Ici l'incipit de l'œuvre s'accentue sur les détails de la maison Salina, d'une pièce en particulier où la famille se réunit. [...]

[...] Attardons-nous sur une des formulations lyriques de l'écrivain. Un bruissement ondoyant d'où s'étaient détachées les fleurs d'or de mots inaccoutumés Serait-ce un programme poétique ? En tout cas, cela pourrait convenir pour décrire le style lampedusien : Lampedusa, très lettré, avait en effet établi un classement des écrivains en deux catégories, les maigres (Racine, Stendhal, Mallarmé) et les gras (Rabelais, Montaigne, Shakespeare, Balzac). Son écrivain préféré était Stendhal, celui-là même dont l'objectif était de dépouiller suffisamment son phrasé littéraire pour faire concurrence au Code civil On voit que Lampedusa quant à lui est loin de ce miracle de concision et qu'il serait davantage à classer parmi les gras : on aura l'occasion d'observer la richesse de son vocabulaire, ses emprunts nombreux aux langues étrangères, etc. [...]

[...] À noter que pendant sa défenestration et pendant quelques secondes, le chien se transforme en un guépard dansant. C'est tout au long du roman un personnage totalement positif : toujours content, innocent, dynamique, il réchauffe toujours le coeur du Prince, par ailleurs souvent sujet à la mélancolie, l'aigreur voire la colère. D'ailleurs, il faut relever un certain amour du Prince pour ses chiens : il a nommé une planète qu'il a découverte du nom de l'un de ses chiens de chasse (p.12). [...]

[...] Aussi le rosaire, le tableau de Marie-Madeleine, l'image pieuse de St François de Paule, le chapelet dans son sac brodé de jais réduit une fois de plus le religieux à sa dimension matérielle : on n'est pas dans le spirituel, dans la foi intériorisée, mais dans une religion faite de visuels, de rituels, de gestes et d'objets. On peut parler d'une relative superficialité des choses. Paroxysme dans la dernière partie avec les reliques passées à la loupe : on tend vers idolâtrie païenne ! Le champ lexical, très varié et ambigu du Guépard nous permet de cibler rapidement les pensées des uns, le caractère des autres. [...]

[...] Pour finir, la citation orgueil et intellectualisme maternel ( ) sensualité et laisser-aller de son père est, d'une manière toute logique, le caractère du Prince est expliqué par son ascendance (aristocrate, importance du sang). L'entrée dans l'œuvre nous indique déjà de multiples détails sur le présent, le futur de l'histoire. Des mises en abyme y sont effectuées tout comme des jeux de miroirs complexes, par lesquels le lecteur peut se laisser tromper. Ces quelques lignes précieuses sont emplies d'informations diverses pour la compréhension du texte. [...]