Le Réalisme est un mouvement littéraire de la fin du 19e siècle, suivant de près le Romantisme. Ce Réalisme, où se distinguent de très célèbres auteurs tels que Flaubert, Maupassant, Balzac ou encore Stendhal, cherche à se défaire de ce lyrisme romantique et vise plutôt à ancrer le récit dans la réalité. C'est ainsi que Guy de Maupassant, d'abord déçu militairement, se lie d'amitié avec Gustave Flaubert, qu'il considérait d'ailleurs comme son maître ou comme son père tant désiré, et débuta sa carrière littéraire en tant que chroniqueur dans des journaux tels que le Gaulois ou Gil Blas.
Après le succès de son fameux roman Une Vie, ce romancier va rédiger en 1885 Bel-Ami, récit d'un jeune homme qui va réussir une véritable « ascension sociale » par son pouvoir de séduction : il sera le miroir où l'auteur pourra se retrouver. Les points communs entre le personnage principal et le romancier sont en effet frappants: désir de réussir à tout prix, le goût pour les femmes, l'argent et l'écriture, sa critique des mondes politiques et de la presse, ainsi que l'expression personnelle de l'angoisse face à la mort…Dans ce cadre-là, on peut dire que Bel-Ami est une œuvre de l'ambiguïté par les contradictions entre l'homme et son époque. Le début du roman constitue ce que l'on appelle l'incipit, et est souvent important pour la suite de l'œuvre. Mais quel est l'enjeu littéraire de cet incipit pour l'œuvre?
[...] Commentaire : incipit de Bel-ami de Maupassant jusqu'à vieilles sauces Le Réalisme est un mouvement littéraire de la fin du 19e siècle, suivant de près le Romantisme. Ce Réalisme, où se distinguent de très célèbres auteurs tels que Flaubert, Maupassant, Balzac ou encore Stendhal, cherche à se défaire de ce lyrisme romantique et vise plutôt à ancrer le récit dans la réalité. C'est ainsi que Guy de Maupassant, d'abord déçu militairement, se lie d'amitié avec Gustave Flaubert, qu'il considérait d'ailleurs comme son maître ou comme son père tant désiré, et commença sa carrière littéraire en tant que chroniqueur dans des journaux tels que le Gaulois ou Gil Blas. [...]
[...] Maupassant ne met en scène le cadre spatio-temporel qu'à la fin, chose étonnante, car c'est habituellement par là que commencent les romanciers. En revanche, cet incipit annonce dès les premières lignes les deux sujets capitaux pour Duroy: caissière» désignant une femme et «cent sous» faisant référence au monde de l'argent. Ainsi, cet incipit présente le sujet de l' œuvre très rapidement par son entrée media en annonçant déjà les goûts de Duroy; cet incipit insiste en fait peu sur le cadre temporel. La valeur temporelle est en effet peu développée dans cet extrait. [...]
[...] En somme, Georges Duroy a certes des qualités physiques qui lui seront très utiles, il n'en a pas moins des défauts moraux, même si Maupassant le dépeint comme socialement écrasé. En effet, puisque le lieu (Paris) et l'atmosphère (estivale) comme on l'a vu incitent à la dépense et aux plaisirs, Bel-Ami se retrouve complètement désargenté. C'est ainsi que dès de début, l'argent apparaît: «cent sous» mis en relief par la répétition du son puis tout un paragraphe est très fortement marqué par le champ lexical pécunier: «trois francs quarante pour finir le mois vingt-deux sous, au lieu de trente que lui coûtaient ceux du soir»: l'argent est donc omniprésent dès l'incipit du roman, qui annonce en fait déjà la folie dépensière de Duroy (même et surtout après son entrée au journal La Vie française) et le rôle de l'argent pour l'ordre social, puisque l'on comprend qu'il reste seul dans ce passage . [...]
[...] Si Maupassant a appartenu au mouvement littéraire appelé Réalisme, en voici certainement une preuve: le lecteur oscille entre réalité et fiction, en comprenant bien le rôle important des femmes, tout comme dans l'œuvre de son maître d'ailleurs, Madame Bovary. Comme on l'a déjà survolé, l'aspect réaliste semble peut-être ambigu, mais il est en fait très clair: en effet, Maupassant ne donne aucune indication quant à l'année ni même à l'époque se déroule le récit, mais cela importe peu; il s'agit cependant d'une époque contemporaine de l'auteur, même s'il utilise le temps du passé pour sa narration. [...]
[...] Son portrait physique est donc bien mélioratif: portait beau joli garçon»; puis l'auteur va laisser une ambiguïté quant à la couleur de ses cheveux: «blond, d'un blond châtain vaguement roussi ».Il s'agit sûrement d'un détail révélateur de sa personnalité: cela signifierait qu'il sait s'adapter aux différents goûts des femmes Le portrait physique de Duroy est de plus assez réaliste, car le narrateur part de la silhouette générale pour aller aux détails plus particuliers. Maupassant fait donc en apparence un portrait très mélioratif de son héros, qui d'ailleurs possède une petite moustache comme son romancier ; mais le portrait moral n'est pas aussi bien. Effectivement, l'auteur donne déjà quelques détails très précieux sur la véritable nature de Duroy. [...]
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