L’importance de la lettre 81 dans « Les Liaisons dangereuses » de Choderlos de Laclos, et son adaptation dans le film de Stephen Frears

Résumé du document

Choderlos de Laclos est un auteur du XVIIIe siècle. Il publie Les Liaisons dangereuses en 1782. Ce célèbre roman est adapté au cinéma en 1988 par Stephen Frears. Certaines lettres de la correspondance entre la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont sont essentielles dans ce roman épistolaire.

Quelle est l'importance de la lettre 81 dans l'économie du roman ? Comment le film intègre-t-il le contenu de cette lettre ?

Extraits

[...] L'importance de la lettre 81 dans Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, et son adaptation dans le film de Stephen Frears Choderlos de Laclos est un auteur du XVIIIe siècle. Il publie Les Liaisons Dangereuses en 1782. Ce célèbre roman est adapté au cinéma en 1988 par Stephen Frears. Certaines lettres de la correspondance entre la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont sont essentielles dans ce roman épistolaire. Quelle est l'importance de la lettre 81 dans l'économie du roman ? [...]

[...] Elle faisait semblant d'être apeurée pendant que le mariage était consommé. Ainsi, on voit nettement apparaître son caractère hypocrite et manipulateur qui la caractérise tout au long du roman. La lettre est retranscrite assez différemment dans le film, en effet, les deux personnages sont confrontés directement l'un à l'autre. Alors que Madame de Merteuil utilise un ton de reproche envers le Vicomte de Valmont dans sa lettre, l'atmosphère de la scène (Chapitre 11) est beaucoup plus détendue, on sent même monter le désir entre les deux personnages. [...]

[...] Ainsi, la lettre 81 révèle au lecteur le passé de la Marquise de Merteuil : la conception de sa méthode du libertinage, et comment elle y est arrivée. Dès son plus jeune âge, la Marquise penchait déjà vers la voie du libertinage. Le film confronte les deux personnages et ajoute une notion d'osmose, de désir entre les personnages qui n'apparaissait pas clairement dans le roman. Ainsi, la lettre 81 est l'autobiographie de la Marquise de Merteuil, et présente un manifeste du libertinage féminin. [...]

[...] La Marquise s'inspire de livres philosophiques, de moralistes et de romanciers afin de se renseigner sur les mœurs de sa société, sur la morale et donc la place qu'elle devait occuper tout en réalisant les ambitions. Il faut vaincre ou périr. Quant à Prévan je veux l'avoir et je l'aurai : il veut le dire, et il ne le dira pas. Cette phrase, qui conclut, la lettre 81 résume l'état d'esprit de la Marquise. Elle est déterminée à arriver à ses fins, par tous les moyens. Et est aussi déterminée à sauvegarder sa réputation, et est prête à tout pour y arriver. [...]

[...] Cela ramène la présidente de Tourvel à une notion d'objet, puisqu'elle n'occupe qu'une fonction, n'a même pas de nom. La Marquise revendique sa puissance, en effet elle se sent davantage supérieure en étant une femme libertine, car un homme libertin est beaucoup plus courant, c'est un modèle rentré dans les usages. Pour vous autres hommes, les défaites ne sont que des succès de moins La Marquise sous-entend que pour sa condition de femme libertine, une défaite ruinerait à jamais sa réputation C'est pour cela qu'elle est si vigilante et si manipulatrice. [...]