Le texte que nous allons étudier est un extrait du chapitre 6 de Candide, conte philosophique de Voltaire écrit en 1759, en pleine période des Lumières. Le héros, personnage naïf persuadé que "tout est au mieux dans le meilleur des mondes" comme lui a enseigné son maître Pangloss, a pourtant déjà essuyé quelques malheurs, et celui auquel il fait face dans cet extrait commence à ébranler sérieusement ses convictions philosophiques (...)
[...] Enfin, Voltaire critique aussi la philosophie optimiste de Pangloss: - accumulation des adjectifs, au début du 3ème et 4ème paragraphe, qui offrent un contraste marquant avec la description - invocation de Candide, dans le 3ème paragraphe: mon cher Pangloss! le plus grand des philosophes": de la même façon, il invoque d'autres personnes qu'il aimait tant comme l'anabaptiste, et Cunégonde. Il emploie à chaque fois des hyperboles pour les décrire. Le fait que tous ces personnages, si chers pour Candide, soient morts de façon si injuste, insiste sur l'illogique de la philosophie optimiste: on ne vit pas dans le meilleur des mondes, et ce n'est pas parce qu'on est bon qu'il ne nous arrivera rien de mal. [...]
[...] Peu à peu, en effet, Candide commence à remettre en question les leçons de son maître. [...]
[...] Il déteste en effet toute forme de persécution et cette page s'inscrit dans le combat incessant qu'il a mené contre l'intolérance et le fanatisme religieux. Le ton cependant reste toujours, comme dans la première partie du roman, celui de la gaieté macabre. Il monte avec allégresse un travestissement qui fait sourire par son grotesque et ses déformations exagérées, mais qui gagne ainsi plus sûrement l'adhésion du lecteur. Dans l'économie du roman, cette page apporte une nouvelle preuve de l'omniprésence du mal et un démenti supplémentaire à l'optimisme forcené que professe Pangloss. [...]
[...] Le schéma narratif est complet:situation initiale (le tremblement de terre), péripéties (Candide et Pangloss sont condamnés), dénouement et situation finale (Candide et Pangloss ont subi leur peine, mais l'autodafé n'a pas empêché un nouveau tremblement de terre). La dernière phrase sert de morale: "Le même jour, la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable". Le lecteur constate que Candide a souffert inutilement à cause de l'aveuglement des gens. Le passage se présente donc sous la forme d'un apologue: le récit est alerte, court, enlevé. l'auteur résume la situation, il ne parle pas des détails inintéressants. [...]
[...] La scène est racontée de manière légère en apparence - d'autant plus que Voltaire fait sourire le lecteur en utilisant de nombreux procédés ironiques différents. II/ L'IRONIE VOLTAIRIENNE antiphrases: ex- "bel autodafé", "moyen efficace", "secret infaillible", Voltaire fait semblant d'adopter le point de vue de l'Inquisition, mais le lecteur sent bien qu'il faut considérer ses constatations comme purement ironiques. Voltaire fait aussi plusieurs rapprochements satiriques, ex: le "spectacle de quelques personnes brulées", tandis que la scène relève de l'horreur; par ailleurs, l'auteur insiste sur l'aspect esthétique de la cérémonie: "orner", "sermon très pathétique", "belle musique", alors qu'il s'agit d'une exécution. [...]
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