C'est en progressivement colonisant les terres de ses voisins, que le roman est parvenu à s'approprier l'entièreté du continent littéraire et ainsi à s'ériger en monarque absolu. Sa montée en une souveraineté inégalée, lui a permis de saper les désuètes traditions littéraires et de réduire les autres formes d'expression à l'esclavage.
Cependant, bien que le roman ait dissipé le patrimoine littéraire dont l'acquisition s'est faite au fil des siècles, il élargit la littérature à de nouveaux horizons dont il se vante de connaître les moindres recoins. Il se plait parfois à peindre ceux-ci fidèlement ou bien à les changer à sa guise. Il tend également à polir et unifier la littérature, mais aussi à lui offrir de précieuses ouvertures.
Le roman est libre, car puissant. Concernant le monde réel, dont il prétend rendre l'image fidèlement et avec qui il entretient des liens étroits, il peut tout aussi bien le pervertir et le dénaturer. Le roman possède une liberté indéfinie qu'aucune règle ni loi ne peut dompter. Celle-ci est la raison de son ascension, mais elle est aussi le reflet de la société changeante et dynamique qu'il représente.
"La fortune […] c'est vraiment en parvenu que le roman l'a gagnée" : Hors de son contexte, le nom commun « parvenu » définit une personne qui s'est élevée bien au-dessus de sa condition première sans avoir adopté les manières qui conviendraient à son nouveau milieu. Dans son contexte, le groupe nominal désigne donc le fait que le roman a acquis un tel succès à la manière d'un parvenu. Marthe Robert personnifie donc le roman. Celui-ci a agi comme un parvenu.
[...] Premièrement, le fait qu'il y ait moins de lecteurs mais que parmi ces lecteurs, il y ait plus de grands lecteurs est une première explication. En ce sens, les petits lecteurs ont délaissé la littérature au profit de la presse. Plus rapides à lire et présentant plus de choix, les magazines hebdomadaires semblent remporter un franc succès. Un sondage récent montre que sur mille personnes interrogées lisent la presse tandis que seulement 20% lisent des livres avouent, pour leur part, ne jamais lire de romans. Le verdict est donc sans appel, le livre n'est plus l'objet de lecture favori des Français. [...]
[...] Plus encore, le roman possède une liberté d'expression ou de contenu. C'est- à-dire qu'il lui est également possible de délivrer des idées subversives, ou, plus généralement, de laisser transparaître sa sensibilité, ses idées. En ce sens, nous ne parlerons plus impersonnellement du roman mais de l'auteur du roman car, bien que le roman soit l'objet de notre étude, il serait inopportun de ne pas évoquer l'auteur. Ainsi, la liberté d'expression est en communication directe avec la liberté de fidélité. C'est-à-dire que le roman, pour véhiculer l'idée subversive qu'il contient, peut choisir tel ou tel genre littéraire narratif. [...]
[...] Les récits de voyage semblent illustrer ce point de vue avec brio. Quand Colomb immortalisait sur le papier les paysages paradisiaques de l'Amérique, il est certain qu'il exagérait à l'excès la beauté des terres découvertes. A l'inverse, Maupassant, dans son œuvre, tente, non pas de changer ou déformer la réalité, mais de la figer, de la rendre avec la plus grande impartialité. Toute son œuvre est encrée dans ce désir d'immortaliser l'âme humaine et son environnement, c'est le réalisme. Le roman possède donc une liberté de fidélité qui lui est attribuée grâce au fait que le récit peut, en tout les cas, être qualifié de fictif. [...]
[...] Nous avons donc mis en évidence le fait que le succès du roman était dû à trois facteurs : l'instruction obligatoire, l'activité rapide de la société actuelle et les phénomènes générationnels. Cependant, le roman est-il véritablement le seul à régner, les médias informatiques ne l'ont-ils pas détrôné ? Le roman est-il seul maître sur l'univers des médias ? La réponse n'est pas aisée et le chemin est épineux. Pour parvenir à une réponse, nous confronterons la presse écrite au roman. Cette collation nous permettra ensuite de mettre en balance les pouvoirs de la télévision et ceux du roman. [...]
[...] Autre adversaire de taille : la télévision. Celle-ci, en quelques années, s'est installée dans nos intérieurs, glissée dans nos chambres et nos salons, a envahi notre monde. Hier horrible objet caché derrière de lourdes portes en bois d'armoires, aujourd'hui exposées avec ostentation telles des œuvres d'art pendues aux murs, les surnoms télé T.V ou, pour les plus jeunes, téloche que nous leurs attribuons sont révélateur de notre addiction à cette machine. Il faut bien admettre que les distributeurs et les fabricants de ces petits diables devant lesquelles nous passons nos longues soirées redoublent d'intelligence et d'ingéniosité pour nous vendre ces télévisions. [...]
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