Raymond Queneau, si tu t'imagines, poème, poète, poètes classiques, auteur, thème traditionnel, reprise du carpe diem, tradition poétique, memento mori, leçon
Raymond Queneau est un poète assez inclassable par sa modernité. Il a donné lieu à une poésie qui a cassé les codes, de par son humour et sa liberté. Ici, il reprend un thème très traditionnel, celui du carpe diem, qui a été traité depuis des siècles par des poètes classiques. Mais il renouvelle totalement ce lieu commun à l'aide d'une poésie novatrice et originale.
Le poème s'adresse à une jeune femme, ce qui est également très traditionnel dans la poésie. Le poète lui rappelle que la mort l'attend, et qu'elle devrait profiter de l'instant présent, comme l'ont fait de nombreux poètes avant lui. Mais nous nous demanderons ici comment Raymond Queneau réussit à renouveler ce thème traditionnel et parvient à créer un poème original et moderne.
[...] Toutes ces répétitions accentue la musicalité du poème. D'ailleurs, à cette musique répond la danse du cosmos : « soleils et planètes / tournent tous en rond ». Cette ronde s'accorde parfaitement au rythme chantant du poème. La leçon du poème a. Le poète comme tuteur / enseignant Le poète semble donner une leçon à la jeune fille. Il la prévient, la met en garde, non sans une certaine sévérité : « ce que tu te goures » Il semble ici lui témoigner un certain mépris. [...]
[...] Mais son humour grinçant et ses menaces ont de quoi inquiéter. De plus, il s'amuse à jouer avec les traditions poétiques. Il reprend Ronsard, il le pastiche, puisqu'il s'amuse à intégrer des expressions modernes voire familières au milieu d'expressions classiques. Il joue donc avec les codes, avec les conventions, pour créer un texte original, qui reprend le thème du carpe diem, et s'en amuse. Mais ce rire n'est pas que positif. Il est souvent sarcastique, voire cruel, et rend le memento mori plus inquiétant encore. [...]
[...] A ce titre, les surnoms qu'il lui donne marquent la supériorité du poète sur la jeune fille. Il semble se rapprocher d'une figure paternelle : « fillette », « petite », ou encore « ma petite ». Sa leçon est ici paternaliste : il estime qu'il sait mieux qu'elle et qu'il peut se permettre de lui dire comment elle est censée se comporter. b. Une leçon qui passe par l'humour Queneau joue énormément dans ce poème, que ce soit sur les sons, comme nous l'avons vu, ou encore sur les effets de décalage. [...]
[...] A l'idéal ronsardien va succéder un physique bien moins agréable et Queneau exagère les traits de cette vieille femme peu attirante, par le biais d'hyperboles : « la ride véloce / la pesante graisse / le menton triplé / le muscle avachi ». C'est un tableau grotesque qu'il nous donne ici. Le comique est alors une façon de rendre la leçon plus perturbante, plus effrayante encore. Sous l'aspect chantant et enfantin d'une chansonnette, par le biais d'expressions comiques, il semble s'amuser de cette mort qui approche inexorablement. Pourtant, la leçon en ressort plus tragique encore. Conclusion Ce poème surprend par plusieurs aspects. [...]
[...] C'est encore le cas ici, puisque Queneau s'adresse à celle qu'il nomme « fillette » et « petite » à plusieurs reprises. La jeune fille est d'ailleurs décrite en détails, reprenant ainsi la tradition des blasons, qui sont des poèmes qui font l'éloge d'une partie du corps ou du corps entier d'une femme. Ici Queneau fait la même chose avec la mention du « teint de rose », de la « cuisse de nymphe », ou encore du « pied léger » qui sont des qualifications très traditionnelles. [...]
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