Commentaire composé sur le sonnet <em>La cigarette</em> faisant partie du recueil <em>Le sanglot de la terre</em> de Jules Laforgue.
[...] Que va-t-il alors retenir de cette expérience ? En partenariat avec www.bacfrancais.com III/ BILAN D'UNE ETRANGE EXPERIENCE Un retour au réel apaisé ? Le dernier tercet raconte sans ambiguïté le retour au réel : "je m'éveille" s'oppose ainsi à "m'endort" et "rêve". Le poète ne "voit" plus d'éléphants mais il "contemple" son propre "pouce rôti comme une cuisse d'oie". On peut imaginer qu'il s'est brûlé en oubliant, dans son délire, la cigarette qu'il tenait à la main. Le choix de rimes suivies "joie" "oie" confirment le retour à la platitude. [...]
[...] Cette forme dissonante soigneusement cultivée est au service d'un désespoir grinçant. Tel est le registre revendiqué par Laforgue, qui s'inscrit dans une postérité baudelairienne soigneusement décalée. La fantaisie de l'univers, son extravagance, renoncent à l'expression pathologique du spleen et disent en mineur les atermoiements d'une âme désenchantée. Comment exprimer l'Ennui après Baudelaire ? La question a dû se poser sans doute à cette génération de poètes "fin de siècle". Laforgue, quant à lui, lourd de cet héritage, y répond par l'humilité du ton et l'élégance de la dérision. [...]
[...] Elle n'a d'ailleurs jamais vraiment quitté le poète : même le "méandre bleu" de la cigarette se "tord" comme sou l'effet d'une invisible douleur. Conclusion. A la question "quels sont les enjeux de ce voyage", nous pouvons, au terme de ce commentaire apporter des éléments de réponse. L'enjeu est d'abord existentiel : il s'agit de fuir un quotidien trop plat, incapable d'apporter la moindre consolation à l'idée de la mort. L'enjeu est aussi poétique : il s'agit d'écrire pour conjurer le désespoir, en se réfugiant dans un monde fait de beauté, de musique et de fantaisie. [...]
[...] Et puis, quand je m'éveille en songeant à mes vers, Je contemple, le cœur plein d'une douce joie, Mon cher pouce rôti comme une cuisse d'oie. Brûle-parfum Etude LES RAISONS DU DEPART Le rejet de la réalité La première strophe exprime l'ennui du poète devant la vie ordinaire. Dès le premier vers en effet, le constat est sans appel : "oui, ce monde est bien plat". L'affirmation banale le choix d'un lexique simple (l'auxiliaire être et l'adjectif "plat") contribuent à accentuer le caractère fataliste de ce constat. L'ennui est confirmé dès le vers suivant : "Moi, je vais, résigné, sans espoir, à mon sort". [...]
[...] Il devient objet à la strophe 2 : "moi ( . ) le méandre bleu ( . plonge" et " m'endort". Le rythme de la strophe est d'ailleurs ralenti, par les deux enjambements, aux vers 6-7 et comme pour mimer l'endormissement du poète. Un monde plein de fantaisie Cette utilisation de la drogue est confirmée par la description du monde imaginaire auquel accède le poète à la strophe 3. Il s'agit en effet d'une série d'hallucinations, qui relèvent du "rêve" le plus fou. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture