"Illustration" de la langue française : lui donner de l'éclat grâce à une imitation éclairée : innutrition, recréation totale de l'édifice antique. Pas d'aveugle servilité ni d'imitation au hasard.
L'inspiration ne doit pas interdire le souci d'une doctrine. Le poème exige un long travail, et la poésie réclame le poète tout entier : il faut savoir souffrir pour faire oeuvre durable.
L'auteur lui-même applique ce qu'il préconise en s'appropriant des théories déjà existantes comme celles de l'italien Speroni ou des latins Horace et Quintilien sur le principe et les modes de l'imitation, mais dans une vigueur nouvelle, les faisant siennes, + les adaptant à la conjecture présente de la poésie.
Contrastes qui disent l'intensité de la poésie + sa puissance.
Ouvrage engagé à la fois dans l'Antiquité et dans le présent.
Texte performatif : proclamer l'avènement d'une poésie nouvelle.
(...)
[...] Moins condamner un style que condamner l'enfermement dans un style unique. Souci de savoir si la poésie va toucher ou pas. Ce qui fait la qualité du style, c'est son aptitude à émouvoir dans la mesure où il fait sens, par l'alliance du fond et de la forme. Les Antiquités de Rome : Pâles Esprits P342 *Du Bellay rapporte de son voyage en Italie de 1553 à 1557 plusieurs recueils dont Les Antiquités de Rome. Dans ce recueil est composé de 32 sonnets Du Bellay s'émerveille véritablement sur ce qu'était cette ville, et déplore ce qu'elle est devenue. [...]
[...] * La recherche d'un langage immédiat, simplifié et par conséquent démétaphorisé, aboutit à un refus du pétrarquisme sous la plume de Du Bellay et de Ronsard. *Apparente transgression de la Défense : l'inspiration légère du recueil des Divers Jeux rustiques. A l'importance des places de la traduction, de genre typiquement marotiques (blason, épitaphe burlesque, énigme), ou mineurs (odelette, chanson), et de thèmes frivoles s'ajoute la répudiation du pétrarquisme avec l'ode Contre les Pétrarquistes. *Inaugure par cette pièce cinglante la satire littéraire. Fait la satire féroce du pétrarquisme qu'il avait été l'un des premiers à pratiquer en France. [...]
[...] Du Bellay, Défense et illustration de la langue française, Livre II, chap. III P333 Intro : *Le XVIe siècle est marqué en France par de profondes mutations de la réflexion sur la poésie. *La publication de la Deffence tient lieu de rupture dans cette évolution : œuvre didactique et pamphlétaire premier ouvrage notable affirmant les positions de la brigade de Coqueret (=future Pléiade) *marque le triomphe du français sur le latin et l'avènement de la Pléiade considéré comme son manifeste *thèses de l'oeuvre: exaltation du français et imitation des Anciens ->livre I = défense : établit théoriquement ces thèses livre II : préciser les modalités de la mise en pratique (application à la poésie) ->pas seulement un traité sur l'illustration de la langue : œuvre qui prétend mettre en pratique ses recommandations *Après avoir proscrit l'imitation des auteurs français, l'auteur explique que s'il faut imiter, c'est qu'on ne peut pas se fier à sa propre inspiration. [...]
[...] Projet interprétatif : Eloge : au grand mouvement des nouvelles cités, s'oppose le vieux chêne millénaire, témoin d'une époque glorieuse, vieil honneur poudreux Structure : -description antithétique du chêne asséché (quatrains) -éloge : honneur du vieil arbre *forme antithétique : entre la grandeur et l'affaissement (grand, / asséché ; lever au ciel/ tête morte ; dessus les champs/ penché ) *entre destruction et mémoire de la gloire *alexandrins : grandeur, épique *élan héroïque traduit par les adverbes mais et ) *difficulté de cette vision (poète privilégié) : qui a vu qui a pu voir qu'il imagine encore *opposition de la gloire du passé à honorer et du présent : dimension morale du sonnet. *mise en avant du vestige unique par rapport à la multiplicité de la jeunesse environnante *ruines cachant gloire CCL Eloge mettant en avant la gloire passée à travers la métaphore de l'arbre millénaire, symbole de la sagesse antique. Le poète y emploi l'alexandrin, vers héroïque de la pléiade, dans un sonnet au rythme régulier dégageant une certaine assurance en évoquant vieil honneur poudreux Vers une pointe glorifiante. [...]
[...] Référence à l' ouvrage de vos mains poésie impuissante, humiliée (voir citation Deguy en bas de page) mimésis : poésie de l'effacement et de l'impuissance face à son objet (ruines) Eléments pour l'explication : *Ecriture de l'effacement : -Vocabulaire réduit -parcimonie métaphorique (images usées de cendre, d'eau et de poussière) -champ lexical de la déconstruction, de la réduction en cendre + allitérations (labiale ou dentale + r ; sifflantes) présence furtive, cachée *Un dialogue : réalité décevante car lue à travers expérience fantasmée -avec les reliques : adresses, questions -entre Rome ancienne et Rome moderne (dialogue passé/présent ; oposition antithétique grandeur/ décadence ) -génie héroïque des lieux -une ville hantée (par sa gloire passée) *Regroupe sa plainte à celle des esprits nous voyons au début) : contemplation impuissante. Dire le désastre d'une gloire, l'effacement. *Une seule phrase sur les 14 vers *Se détache de l'objet pour se rapprocher de la condition terrestre : mortalité (tout meurt) Matière du poème = dialogue avec ce que deviendra le poète et peut-être son poème : un esprit, une ombre. La vue des ruines ->prise de conscience de l'inévitable mort. CCL Plainte sur le thème de la fuite du temps, de la gloire perdue. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture