Les illusions perdues - Honoré de Balzac (1837-1849) - L'oeuvre littéraire, ses propriétés, sa valeur

Thèmes abordés

Littérature, Les illusions perdues, Honoré de Balzac, société et littérature, roman balzacien, publications contemporaines, échelles de valeurs, mécanismes de spéculation, poétique romanesque, poétique en acte

Résumé du document

Le roman de Balzac dresse un bilan critique de la société et de la littérature : il montre une réelle inquiétude quant à l'attribution de la valeur de l'oeuvre littéraire dans l'absolu, et quant à la reconnaissance de celle du roman balzacien en particulier. Toute la Comédie Humaine peut se lire comme une dénonciation et une protestation contre le bouleversement des échelles de valeurs, sur les plans éthique et esthétique, et comme une vaste entreprise de défense et de légitimation du roman balzacien en acte.

Extraits

[...] Le roman se fait alors autoréflexif, il se réfléchit lui-même. Les propos D'Arthez peuvent être reliés à ceux de Balzac dans son Avant-propos. Ainsi Illusions Perdues peut se lire comme une poétique en acte, qui met en pratique ses propres principes, choisissant de les représenter plutôt que de les énoncer. [...]

[...] Les publications contemporaines devraient être évaluées à l'aune de cet idéal, mais la réalité des éloges est tout autre : Balzac s'insurge contre un intolérable renversement des échelles de valeurs. Il est extrêmement rare qu'un livre soit acheté pour sa propre valeur Balzac fait état d'un monde où les échelles de valeurs sont détraquées, et ce d'autant plus que la critique ne remplit plus sa mission. L'estimation de la valeur y est une manifestation de fausse puissance et d'amour-propre. Quant à la dévaluation, elle sert des logiques d'accaparement et d'exploitation. [...]

[...] Les illusions perdues - Honoré de Balzac (1837-1849) - L'œuvre littéraire, ses propriétés, sa valeur Le roman de Balzac dresse un bilan critique de la société et de la littérature : il montre une réelle inquiétude quant à l'attribution de la valeur de l'œuvre littéraire dans l'absolu, et quant à la reconnaissance de celle du roman balzacien en particulier. Toute la Comédie Humaine peut se lire comme une dénonciation et une protestation contre le bouleversement des échelles de valeurs, sur les plans éthique et esthétique, et comme une vaste entreprise de défense et de légitimation du roman balzacien en acte. [...]

[...] Cette volatilité inédite de la valeur de l'œuvre littéraire et son intégration dans des mécanismes de spéculation qui l'exploitent et parient sur sa rentabilité, qui n'a rien à voir avec la stabilité du régime des Belles-Lettres, est un autre symptôme de l'entrée dans un monde déréglé par l'argent. Une poétique en action Dans le roman Balzac donne en partie les clefs de sa définition littéraire. La tirade d'Arthez qui indique à Lucien les défauts de L'Archer de Charles IX apparaît comme une leçon de poétique romanesque à l'usage du néophyte comme du lecteur. [...]