Commentaire de Littérature sur l'acte III, scène 9 de la pièce de théâtre L'illusion comique écrite par Corneille en 1635.
[...] (évolution en tous points aberrante) (vers : Ah ! Traître ! Je te la veux donner pour prix de tes services. (tu m'as volé ma maîtresse) récompense car trahison gratification (vers Tu sais ton crime (vers5) Viens çà + didascalies (vers 39) Va, pour la conquérir n'use plus d'artifices (Matamore le tire au coin du théâtre) injonction/menace physique Magnanimité/licence Isabelle : un pur alibi contrainte une stratégie de repli Cette rivalité n'existe pas, en réalité, puisqu'Isabelle n'aime que Clindor. Cette rivalité n'existe que La structure métrique du vers 6 dessine cette rivalité amoureuse. [...]
[...] et fait, laissant à Clindor le soin de régaler Isabelle de ses exploits tant amoureux que guerriers- à lui Matamore- Clindor trahit son maître en ayant un entretien des,plus galants avec Isabelle. Matamore écoute caché (scène croyant que Clindor travaille dans ses discours à rendre son maître plus attrayant. Brutalement désabusé, il apparaît au couple. Nullement impressionné par cette apparition, Clindor rassure Isabelle. Conclusion : C'est notre capitaine: Je vais bien l'apaiser; n'en soyez pas en peine. (échantillons lyrisme Matamore Acte II, scène 2 : exploits amoureux + exploits guerriers). [...]
[...] Par deux fois, il réclame la discrétion (niveau sonore) à Matamore - Parlez bas (vers - Point de bruit (vers 25) Cette discrétion est évidemment incompatible à l'expression mégalomaniaque de la bravoure : il fait le bruit (inflation des jurons : Cadédiou, parbleu, Ah ventre, Ah tête . ) du brave, du colérique. Il n'est pas brave. La contrefaçon impose l'emphase. L'inflation verbale triomphe de toute cohérence ainsi quatre morts proposées (quantité compense la qualité). Matamore va encore en ajouter une cinquième au vers 21 qui a l'avantage de déléguer l'action. Si Matamore commande aux éléments la perte de Clindor, il peut effectivement se contenter de parler. Plus explicitement encore, Clindor dégonfle la parole de Matamore. Matamore : Je m'en vais commander aux mers de t'engloutir. [...]
[...] vers 40-41 Je te la veux donner pour prix de tes services; Plains-toi dorénavant d'avoir un maître ingrat ! II- La vacuité du personnage. La bravoure, un pur exercice rhétorique. L'évolution de la scène, établie précédemment, dénonce magistralement la théâtralité de Matamore. Son personnage (rôle de guerrier et de séducteur infaillible) autant que l'issue de la scène soulignent la symétrie des apparences (Matamore n'est qu'un masque). Les apartés, en particulier, soulignent comiquement le dédoublement entre le - rôle, personnage interprété, le paraître : caractérisé par l'outrance, l'hyperbole - souligné par l'adjectif numéral trois ou quatre morts. [...]
[...] Son langage métaphorique, totalement invraisemblable nous introduit dans un monde de fantaisie/merveilleux qui caractérise aussi la sensibilité baroque. Ce personnage à lui-seul dit la fascisation de Corneille pour le théâtre et prépare sans doute l'éloge du théâtre, prononcé par le magicien Alcandre, qui va clore la pièce (voir extrait 5). [...]
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