Cette première scène présente toutes les caractéristiques d'une scène d'exposition. D'abord, elle nous renseigne sur le couple maître-valet. Arlequin est un bon vivant, il boit constamment de l'eau de vie, il a sa bouteille accrochée à sa ceinture à longueur de temps. Iphicrate lui est le détenteur de l'information.
A travers ces deux personnages, deux mondes s'opposent. Il y a d'abord celui d'Arlequin qui se réduit à un " ici maintenant ", son monde est symbolisé par sa bouteille de vin. Il ne semble pas se soucier du malheur de son maître : " je ne saurai m'empêcher de rire " dit-il, ni de ses compagnons : " pour ce qui est de nos gens que le ciel les bénisse ! s'ils sont morts, en voilà pour longtemps ; s'ils sont en vie, cela se passera, et je m'en goberge ! ".
[...] En effet, il connait le passé de l'île des esclaves : " Ce sont des esclaves de la Grèce révoltés contre leurs maîtres, et qui depuis cent ans sont venus s'établir dans une île " . C'est aussi celui qui prend des initiatives, notamment pour rechercher d'éventuels survivants. L'autorité d'Iphicrate sur son esclave est symbolisée par le gourdin et l'épée que brandit le maître à la fin de la scène. Cette autorité s'exerce comme une contrainte puissante. A partir des explications concernant l'île des esclaves l'autorité d'Iphicrate se manifeste de plus en plus mais ne débouche plus sur rien. Le maître continu à jouer son rôle mais Arlequin ne lui obéit plus. [...]
[...] Dans la deuxième partie de la scène, il dépasse ce rôle de valet de comédie et se libère de son maître. D'abord en refusant d'obéir à ses ordres puis en se montrant ouvertement insolent : " Ah ! je vous plains de tout mon cœur " ici il va jusqu'à être ironique. Alors que la situation est grave pour Iphicrate, qu'il en vient même à supplier, Arlequin adopte un ton léger : il siffle, il rit, il chante. On a ainsi une prise de distance de sa part, il va jusqu'à l'humour noir. [...]
[...] Tous ces décalages entre les deux personnages donnent son dynamisme à l'exposition et le dialogue est sans cesse souligné par des jeux de scène qui accentuent le comique de la scène. Ensuite, cette scène nous présente le naufrage d'Arlequin et Iphicrate, fondateur de l'intrigue. Dès la troisième réplique d'Iphicrate, le spectateur est informé de la situation : " Nous sommes seuls échappés du naufrage ; tous nos amis ont péri " . Dans la réplique suivante, on nous précise davantage les conditions dans lesquelles s'est passé le naufrage. [...]
[...] "L'île des esclaves", Marivaux - acte scène 1 - les caractéristiques de la scène d'exposition Cette scène remplit la fonction informative caractéristique d'une scène d'exposition. En effet, elle remplit ce rôle car elle présente toutes les caractéristiques d'une scène d'exposition. D'abord, elle nous renseigne sur le couple maître-valet. Arlequin est un bon vivant, il boit constamment de l'eau de vie, il a sa bouteille accrochée à sa ceinture à longueur de temps. Iphicrate lui est le détenteur de l'information. A travers ces deux personnages deux mondes s'opposent. [...]
[...] On parlera donc de rupture récente qui accompagne une rupture ancienne : la révolte des esclaves survenue 100 ans plus tôt et dont Iphicrate nous fait part dès ces 1ères répliques. Tout cela va rendre possible la remise en cause de l'ordre établi. L'île est un espace fictif où le bouleversement est la règle. Le naufrage constitue donc un évènement déterminant de l'intrigue, en brisant le voyage d'Iphicrate il brise aussi sa tranquillité sociale. De même, l'annonce par Iphicrate de ce que représente l'île bouleverse les relations maître-valet. Dans cette scène on découvre aussi l'existence des compagnons et leur fonction. [...]
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