Une étude analytique des différents procédés humoristiques utilisés par Chateaubriand, écrivain romantique majeur de la littérature française, dans un passage autobiographique de son oeuvre Mémoires d'Outre-tombe, dans lequel il relate un souvenir de son enfance.
[...] Nous pouvons aussi déceler l'humour de Chateaubriand vis-à-vis de la situation dans laquelle il se trouvait. En effet, il prend du recul par rapport à la façon dont il la vivait à travers ses yeux d'enfant lorsqu'il dit : Hervine fut repêchée, mais elle déclara que François l'avait jetée bas montrant que l'évènement fut vécu par les enfants comme une véritable affaire de justice. Puis Chateaubriand dit : Elles levèrent le siège à l'entrée de la nuit ; mais cette nouvelle se répandit dans toute la ville Ici, nous voyons une métaphore militaire avec l'emploi de l'expression lever le siège puis nous voyons l'ampleur que prennent les évènements par la précision : mais cette nouvelle se répandit dans toute la ville Chateaubriand est aussi humoristique lorsqu'il raconte la poursuite des bonnes. [...]
[...] Cette métaphore donne à la poursuite une dimension épique ironique, qui nous est montrée par l'emploi du verbe barricader de l'expression lever le siège et de mots appartenant également au champ lexical de la guerre : armée femelle avant-garde ennemie assaillants . L'expression auteur du mal est également exagérée, et rappelle l'allusion à la métaphore d'affaire de justice. Le fait que Gesril et sa sœur jettent des potées d'eau et des pommes cuites aux assaillantes est également très comique puisque ces moyens de bord sont associés par les enfants à de véritables armes de défense, tout en étant en décalage par rapport aux termes évoquant le combat militaire. [...]
[...] Ainsi, le verbe tomba qui est placé volontairement à la fin de la phrase, représente Hervine, ou la fin de la chute, et nous pouvons constater que, comme il est suivi d'un point, il met l'accent sur la situation à la fois comique et pathétique de la petite fille qui, contrairement aux autres enfants, n'est retenue par personne, et est la seule victime d'une chute collective. Puis Chateaubriand fait de l'humour en montrant la grande panique des enfants et l'ampleur qu'ont pris les évènements à leurs yeux. [...]
[...] Ainsi, François est rendu une fois de plus assez ridicule puisque cette expression nous rappelle que ce qu'il considère comme un combat épique est en réalité loin de l'être. La comparaison de François avec un pirate nous montre finalement à quel point François a l'impression d'être le héros d'une aventure digne des plus grands romans. Dans ce passage, et ceci grâce à une focalisation interne qui crée une double énonciation, Chateaubriand fait preuve de beaucoup d'humour vis-à- vis de tout ce que l'évènement qu'il relate a pu représenter à ses yeux pendant son enfance. [...]
[...] Les Mémoires d'Outre-tombe, de Chateaubriand Livre premier, Chapitre V Nous étions un dimanche ( ) son rocher étude de l'humour Chateaubriand est le premier auteur romantique français. Il est né en 1768 à Saint-Malo et est mort en 1848 à Paris. Son ouvrage, Les Mémoires d'Outre-tombe, rédigé à partir de 1809, comporte une partie autobiographique. Dans le passage que nous allons étudier, Chateaubriand nous relate un souvenir de son enfance qui l'a particulièrement marqué. Nous ferons ici une étude de l'humour avec lequel il nous raconte cet épisode de sa vie. [...]
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