Une fable est un récit bien structuré bref mais plaisant mettant en scène des personnages bien typés, et comportant généralement une morale en guise de conclusion. Jean de la Fontaine est le fabuliste le plus connu de la littérature française. Il se fit connaître durant la deuxième moitié du 17e siècle en éditant des recueils de fables critiquant et dénonçant la société et les mœurs de son époque.
Le texte présenté ici est une fable intitulée « L'Huître et les plaideurs » tirée du recueil Fables publié en 1678 par JDF. Le poète nous met en scène ici deux Pèlerins marchant au bord d'une place et se querellant pour désigner le gobeur de l'huître se trouvant devant eux.
[...] Conclusion ‘L'Huître est les plaideurs séduit le lecteur par un récit vivant. La variété du récit est la clé du plaisir. Diversité des paroles, schéma narratif en étapes successives, interventions du narrateur Pluralité des intensions et objectifs, aussi : car il ne s'agit pas simplement de divertir : le récit, autant que la morale explicite remet en cause la Cour et le Roi, relève l'injustice de la société contemporaine et la Fontaine cherchent en même temps à instruire, en menant une réflexion sur la nature humaine. [...]
[...] Donc la justice n'est pas un bon exemple à suivre ou auquel on peut se fier sans crainte d'injustice : les humains sont injustes. Morale qui constitue un enseignement A. LA FONTAINE est un moraliste. Il critique, mais il étudie également, entre autres, la nature humaine. La morale est de portée générale et universelle : elle concerne ou peut concerner un jour ou l'autre toute personne, n'importe quel lecteur. B. LA FONTAINE veut monter ici que les hommes croient pouvoir se fier à la justice, mais qu'au final il vaudrait mieux s'en passer car elle est injuste : elle est donc contradictoire. [...]
[...] Cette justice, dont le fonctionnement était désastreux à cause de sa lenteur et son coût, rendait les verdicts souvent injustes. B. La vanité des querelles humaines, la convoitise et la manie procédurière sont également l'objet de la critique de LA FONTAINE. Il dresse ici un portrait de l'être humain et de ses défauts : le juge injuste, les faux religieux III Instruire : une réflexion sur la nature humaine La présence du juge : caractère sérieux et solennel de la fable A. [...]
[...] Les changements de rythmes évitent la monotonie : alexandrins = narration et octosyllabe = dialogue. Le retournement de situation est rapide, d'où le comique de la situation : en l'espace d'un hémistiche, l'Huître tant convoitée disparaît et le juge prononce une justification qui s'étend que sur deux vers Une situation triviale A. Caractère hasardeux et anecdotique de la rencontre :'un jour' (v.1) sur le sable' (v.1) B. L'Huître : un enjeu clair qui s'inscrit dans le quotidien. Elle arrive naturellement, elle ne tombe pas du ciel : que le flot y venait d'apporter (v.2) C. [...]
[...] Drôle comportement du juge car il oppose deux réactions : celle avec laquelle il déclare solennellement que le problème est résolu : ‘Tenez [ ] s'en aille' (v20-21) en utilisant des termes qui ne correspondent pas vraiment à la situation : Cour (v20) d'un ton de Président (v19) et celle avec laquelle il avale de manière gloutonne l'Huître : Perrin, fort gravement, ouvre l'Huître, et la gruge' (v17) ce qui produit le comique de cette fable, et du personnage même qu'est Dandin. C. Caractère absurde et dérisoire de l'expression à chacun une écaille' (v20). Dandin veut montrer un semblant d'équité, alors qu'au fond, en réalité, sa réaction est purement hypocrite et sans scrupule à l'égard des deux Pèlerins : sans dépens' (v21) et en plus de la formule moqueuse et qu'en paix chacun chez soi s'en aille' (v21) Critique virulente mais implicite des puissants A. [...]
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