L'Huître et les Plaideurs, La Fontaine, fable, classicisme, ironie, critique, comédie, morale humaine
La Fontaine a composé cette fable en 1671, deux ans après la parution de l'Épître II de Nicolas Boileau (1669), où figure la même fable « L'Huître et les Plaideurs ». La Fontaine rend cette fable plus attrayante, plaisante à lire. Parmi les défauts de la société que La Fontaine dénonce, la conduite de la justice qui aboutit souvent à des fraudes, à la condamnation des faibles au profit des puissants, à l'enrichissement des juges et des avocats et à la ruine de leurs clients, occupe une place prépondérante.
[...] Dans le vers 21 : « sans dépens » appuie sur le fait qu'il se moque des « prévenus » : ils doivent s'estimer contents de ne recevoir que la coquille vide du mollusque et de ne rien devoir à la cour. Il leur intime l'ordre de partir apaisés, puisque le jugement est présenté comme juste, solennel. Ce renversement brutal de situation s'inspire des procédés comiques de la farce. Le fabuliste dresse une satire du juge et dénonce la naïveté des plaideurs. Une morale explicite (vers 22 à fin) Le fabuliste s'adresse directement aux lecteurs en utilisant les impératifs : « mettez », « comptez ». [...]
[...] Problématique Comment La Fontaine parvient-il à plaire et à instruire dans cette fable ? Projet de lecture La découverte de l'huitre Dispute entre les 2 plaideurs L'intervention d'un juge La morale de l'apologue La découverte de l'huître (vers 1 à Dans les vers 1 à comme dans un incipit in médias res, on est d'emblée plongé dans l'action avec l'événement déclencheur annoncé par l'expression « un jour ». Le cadre temporel est universel dû à l'absence de tout détail. Nous pouvons penser à la formule canonique : « il était une fois ». [...]
[...] La qualité de la vision est désignée par une métonymie de « l'œil ». Il se présente aussi comme le plus méritant, ayant aperçu la proie en premier grâce à son « bon œil » ; cela est confirmé par les remerciements qu'il adresse à Dieu. Au vers 12, une litote, « je ne l'ai pas mauvais aussi », présente sa vision comme supérieure. Dans le vers 13, le même Pèlerin poursuit son argumentation avec la primauté de la découverte, cette affirmation est mise en valeur par des allitérations en « v » : « je l'ai vue avant vous, sur ma vie ». [...]
[...] L'emploi de l'adjectif possessif « nos » met le lecteur dans la scène et fait de lui le spectateur de l'événement. Ces « Messieurs » restent interdits devant le juge en train de « gruger » l'huître, ce qui souligne leur naïveté et leur ridicule. Le comique naît de ces effets de décalage. L'ironie sur la façon dont la sentence est prononcée : « Tenez, la cour vous donne à chacun une écaille /Sans dépens, et qu'en paix chacun chez soi s'en aille ». [...]
[...] Leur attitude différente est annoncée par l'utilisation des pronoms indéfinis « L'un », « L'autre », elle est renforcée par le jeu sur les temps, l'imparfait puis le présent. L'utilisation du mot « proie » et des verbes de mouvement « se baissait », « l'autre le pousse » montre que les « pèlerins » sont semblables à des prédateurs. La gestuelle est comique et le récit est vivant aux yeux du lecteur. Par la suite, cette partie, la plus longue, contient le dialogue entre les deux personnages, il est délimité par les guillemets, les tirets servent à distinguer leurs paroles. Il débute par le plus entreprenant. [...]
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